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mardi 10 octobre 2017 22:29

Bonnes nouvelles de l'école, d’Emmanuel Vaillant

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Bonnes nouvelles de l'école

L’histoire :
Un journaliste a enquêté pendant deux ans dans l’Éducation Nationale au coeur des établissements qui innovent. Il nous livre ici le résultat de son enquête.

Mon avis :
Emmanuel Vaillant est un journaliste spécialisé dans l’éducation. Il brosse un portrait de différents établissements et des méthodes mises en place afin de faire progresser les élèves. Ce que l’on découvre à travers ses expérimentations (toutes intéressantes), qui la plupart du temps obtiennent de bons résultats, c’est qu’il s’agit d’une question de personne. Un enseignant ou un chef d’établissement porte à bout de bras le projet qui lui tient à coeur et ça fonctionne en tenant compte du milieu dans lequel il opère. Cela veut dire aussi que le projet n’est pas reproductible ailleurs et qu’il ne peut pas être généralisé (ce qui est dommage, mais normal, car chaque enseignant et chaque établissement sont différents).

Parmi les exemples, se trouve le système de classe inversée. Ce dernier est intéressant, mais pose un souci d’équité que tout responsable d’établissement scolaire vous fera remarquer : tous les élèves n’ont pas forcément accès à internet (ou un ordinateur à la maison), alors comment font-ils ? Et que faire si un élève ne regarde pas la vidéo avant de venir en cours ?

Emmanuel Vaillant explique aussi l’évolution des mentalités dans la conception des établissements scolaires avec des réunions entre les architectes et les acteurs du terrain. Parfois, l’établissement se mélange avec son environnement pour s’ouvrir sur le quartier. C'est une bonne idée, si elle est réellement mise en application, ce qui ne doit pas être simple.

À travers cet essai, l’auteur montre que tout ne va pas si mal, que de nombreux enseignants se battent au quotidien pour la réussite de leurs élèves, mais qu’en même temps, il n’y a presque pas de véritable soutien du ministère de l’éducation.

La conclusion du journaliste est très pertinente: il dit que les réformes ne devraient pas venir d’en haut, mais partir du terrain.

Ce livre est à croiser avec deux autres ouvrages sortis à la même période : « Principal de Collège ou Imam de la république » et « l’Éducation Nationale, une machine à broyer ».

Service presse numérique des éditions JC Lattès par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Bonnes nouvelles de l'école
Auteur: Emmanuel Vaillant
Éditeur: JC Lattès
Nombre de pages: 220
ISBN: 978-2-7096-5670-2
Date de publication: 23 août 2017

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jeudi 5 octobre 2017 08:52

La bibliothèque de Mount Char, de Scott Hawkins

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La bibliothèque de Mount Char

L’histoire :
Sur le bord d’une route, Carolyn, pieds nus et couverte de sang, sourit. Elle est sereine et se rend à une réunion un peu particulière, dont dépend son avenir.

Mon avis:
Après quelques difficultés à entrer dans ce roman (pendant les vingt premières pages), j’ai été agréablement surpris. L’univers décrit par l’auteur avec l’éducation des enfants de Père est assez dérangeant et en même temps envoûtant. Pourtant, les différents personnages ne déclenchent pas d’empathie. J’ai suivi avec attention l’évolution de Carolyn, même si je me suis rapidement douté de certaines choses, qui se sont confirmées ensuite.

Les autres personnages sont tout aussi étranges : Michael, David, Jennifer, etc. Chacun a sa spécialité dans la Bibliothèque à travers un catalogue auquel les autres n’ont pas accès. Ils possèdent d'étranges pouvoirs, mais cela laisse des traces au niveau du comportement et de l’empathie. Même si Père a disparu, on sent que son emprise est très forte sur sa petite famille.
La Bibliothèque est un enjeu primordial. On comprend rapidement que celui qui contrôle le lieu possède le pouvoir.

Petit à petit, le romancier dévoile les raisons qui aboutissent à cette situation. C’est bien mené, même si on trouve, à mon sens, une ou deux grosses ficelles qui peuvent être compréhensibles quand on sait qu’il s’agit d’un premier roman.
Certaines scènes sont assez horrifiques, par exemple celles avec le barbecue. Le récit est dépaysant, j’ai trouvé que le roman sortait de l’ordinaire. J’ai eu l’impression d’être dans un monde irrationnel, mais tout ou presque a une explication. J’ai trouvé la fin un peu trop simple, mais cela est cohérent avec le reste du récit.

À découvrir.

Service presse des éditions Denoël.

Titre: La bibliothèque de Mount Char
Auteur: Scott Hawkins
Éditeur:Denoël
Nombre de pages: 480
Traducteur: Jean-Daniel Brèque
ISBN: 978-2-3665-8387-8
Date de publication: 24 août 2017

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jeudi 28 septembre 2017 21:38

Principal de collège ou imam de la république ? de Bernard Ravet

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Principal de collège ou imam de la république ?

L’histoire : Un portrait saisissant de trois établissements scolaires de Marseille au cours des vingt-cinq dernières années.

Mon avis : L’ancien principal nous raconte sa carrière, essentiellement effectuée dans des établissements sensibles de la ville de Marseille. Derrière un titre accrocheur, l’histoire est plus posée, mais emplie de regrets. Ce que reproche surtout Bernard Ravet, c’est la politique de l’autruche de l’Éducation Nationale, qui préfère nier les problèmes que de les affronter réellement. Le résultat ? Une tension permanente, dans les trois établissements décrits, qui ne cesse de croître au cours des années, malgré un acharnement du Principal et des équipes (enseignants, personnels d’entretien, etc.) composant ces collèges.

Ce qu’on découvre lors de la lecture fait peur. Bernard Ravet raconte le lent glissement qui s’est opéré ces vingt-cinq dernières années, dans la plus grande indifférence des responsables de l’Éducation Nationale (l’anecdote avec le Recteur et le procureur est édifiante).
Il s’agit aussi d’un combat quotidien pour faire respecter les lois de la République et réussir en parallèle à tirer les élèves vers le haut. Car Bernard Ravet ne raconte pas seulement les mauvais côtés. Il a essayé d’obtenir, à travers différents projets, le meilleur des élèves qui sont passés dans ces établissements. Par contre, en lisant son histoire (et ses relations constantes avec les commissariats), j’ai compris pourquoi certains parents font tout ce qu’ils peuvent pour éviter à leurs enfants ce type de collèges. Il faut un minimum de calme et de sérénité pour travailler correctement.

Ce livre est à croiser avec celui d’Isabelle Dignocourt, « l’Éducation Nationale, une machine à broyer[1] », pour bien comprendre la situation actuelle de ce service public.

À lire !

Service presse des éditions Kero par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Principal de collège ou imam de la république ?
Auteur: Bernard Ravet
Éditeur: Kero
Nombre de pages: 240
ISBN: 978-2-3665-8387-8
Date de publication: 23 août 2017

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mercredi 20 septembre 2017 22:22

L'Education nationale, une machine à broyer, d’Isabelle Dignocourt

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L'Education nationale, une machine à broyer

L’histoire :
le ras-le-bol d’une enseignante sur ce que devient l’Éducation Nationale.

Mon avis :
Il s’agit d’un livre que tous les parents devraient lire afin de bien comprendre la situation dans laquelle se trouve l’éducation nationale dans notre pays. Les explications sont claires, précises, même si parfois, il est un peu délicat de bien comprendre certaines notions pour qui ne travaille pas dans ce monde-là. On sent que le métier de l’auteur ressort à travers l’ouvrage, car elle est très pédagogue. Elle ne se cache pas derrière des faux semblants et va droit au but.

Elle nous raconte sa carrière et la lente descente aux enfers qu’elle a connue année après année, réforme, après réforme. Charge de travail importante, même pendant les vacances, contrairement aux idées reçues qui sont légion dans la société. Dévalorisation du travail d’enseignant, décisions parfois ineptes : comment peut-on travailler mieux avec moins d’heures, alors que le programme à effectuer ne change pas? L’auteur explique qu’on pousse, petit à petit, les enseignants à faire plus d’animation pour occuper les enfants qu’à faire de l’enseignement.

Après lecture et en réfléchissant, je me rends compte que la situation est dramatique et que rien n'est fait pour infléchir cela. Seuls certains enseignants, comme l’auteur, essaient de maintenir un certain niveau d’exigence, malgré les consignes de bienveillance données à tous les niveaux. Les élèves travaillent trop, donc il faut qu’ils en fassent moins; et moins ils en font, moins ils fournissent d’efforts, et plus ça devient difficile... et c’est reparti pour un tour: les élèves travaillent trop...

La lecture de cet ouvrage effrayera certains, d’autres se reconnaîtront à travers ce témoignage, et enfin, certains minimiseront ce que cette enseignante raconte (à tort: il suffit de demander à des enseignants dans votre entourage). En tout cas, une chose est sûre : cette lecture confortera les parents qui ont la possibilité d’aider leurs enfants à la maison pour leur assurer de solides connaissances afin de préparer au mieux leur avenir. Malheureusement pour les autres enfants, à moins d’avoir régulièrement des enseignants comme Isabelle Dignocourt (et ce ne sera pas suffisant) cet avenir est sombre, à moins d’un énorme sursaut de notre société.

À lire !

Ce livre est une lecture commune avec La Livrophile. Vous trouverez sa chronique ici.¸

Titre: L'Education nationale, une machine à broyer
Auteur: Isabelle Dignocourt
Éditeur: Éditions du Rocher
Nombre de pages: 223
ISBN: 978-2-268-09488-5
Date de publication: 23 août 2017

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dimanche 27 août 2017 15:50

Infinity 8 T4, Guérilla Symbolique, de Martin Trystram, Lewis Trondheim et Krys.

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Infinity 8 T4, Guérilla Symbolique

L’histoire :
À bord de l’Infinity, Patty Stardust doit mettre de côté sa mission d’infiltration pour répondre à la sollicitation du capitaine : explorer la nécropole interstellaire.

Mon avis :
Quatrième tome, quatrième héroïne[1] . Cette fois-ci, on est sur un mouvement hippie intergalactique: «la Guérilla Symbolique», aux penchants un peu particuliers : ils sont révolutionnaires !
Musique, ambiance disco, drogues, gourou, tout est fait pour immerger le lecteur dans cet univers étrange. Coupe afro (et casque adapté), sexy comme les précédentes héroïnes, Patty se lance à la découverte de l’immense nécropole. Elle n’a que 8 heures avant la boucle temporelle initiée par le capitaine. L’agent spécial a du caractère et pas sa langue dans sa poche, n’hésite pas à utiliser des répliques cinglantes. Elle est suivie par un blogueur influent, Moosh, un peu paparazzi sur les bords, qui veut faire le buzz afin d’augmenter son nombre de followers. Les réseaux sociaux tiennent encore une place dans ce récit.

Humour, répliques acerbes, référence au « club des 27[2] », rebondissements divers, et bien sûr, trahison. Je me suis beaucoup amusé lors de ma lecture. On retrouve à la fin de l’album, se trouvent quelques pages d’explications sur les choix qui ont été faits, ainsi que quelques croquis.
C’est toujours aussi coloré et kitsch. J’apprécie énormément l’histoire et la série. Chaque album est différent et j’essaie de comprendre où veulent nous mener les auteurs.

Vivement la suite !

Titre: Infinity 8 T4, Guérilla Symbolique
Auteur: Kris / Lewis Trondheim
Dessinateur: Martin trystram
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 96
ISBN: 978-2-3698-1264-7
Date de publication: 10 mai 2017

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