Aller à la recherche

lundi 14 août 2017 20:38

Mado, Retour de l’Enfer, de Chérif Zananiri

Partage Partager le billet

Mado, Retour de l’Enfer

L’histoire :
Août1914. Jeunes mariés, Madeleine dite Mado, et Gilbert doivent se séparer car ce dernier est mobilisé. À partir de ce moment, Mado doit prendre sa vie en main.

Mon avis :
J’ai un avis mitigé sur ce roman. L’idée de départ est intéressante, même si de nombreux écrivains ont déjà dû aborder ce sujet. Comment se débrouillaient les femmes de soldats tandis que leurs maris étaient dans les tranchées ? L’auteur développe son récit en s’appuyant sur la famille Heurtebize. Rapidement, Mado prend des décisions qui lui permettent de vivre. Elle décide de rouvrir la cordonnerie et de faire appel à l’ancien propriétaire pour la former. On suit donc l’évolution quotidienne de la jeune femme. Elle va devoir prendre en charge sa soeur Marguerite, enceinte, et comme on peut en douter quand on la découvre, cette dernière ne sera pas fiable.

À travers les quelques lettres que Gilbert envoie du front, le lecteur découvre la vie dans les tranchées et l’évolution du conflit au cours du temps entre 1914 et 1916. En même temps, on perçoit les changements qui s’opèrent chez Gilbert pendant l’enlisement du conflit. Cela laisse une trace indélébile qui est difficile à bien comprendre pour quelqu'un qui ne l'a pas vécu. De plus, les deux permissions de Gilbert en deux ans renforcent cette évolution. Quand il rentre, il voit que la vie a continué sans lui et il se sent inutile. Il a du mal à comprendre la place que tient sa femme, même s’il est fier de sa réussite.

J’ai trouvé que le récit était superficiel. J’aurais apprécié quelque chose de plus approfondi sur Mado, sur son caractère au quotidien, les difficultés rencontrées et les efforts réalisés. Lors de ma lecture, je n’ai pas ressenti cela : Mado décide d’ouvrir la cordonnerie, et hop, elle le fait en apprenant petit à petit le métier, mais l’auteur ne développe pas, ce qui est dommage. Cela aurait pu donner plus d’épaisseur à son récit. Je trouve qu’il y a trop d’ellipses. Par exemple, il y a dix pages pour raconter le Noël 1914 de Mado, et ensuite on passe à une lettre de Gilbert du 22 février 1915. Mais entre-temps, mystère. La vie continue, c’est sûr, mais justement, ce sont ces moments-là qui sont intéressants. Cela aurait permis d’ancrer plus fortement les personnages dans le réel. C’est pour cela que mon avis est mitigé.

Titre: Mado, Retour de l’Enfer
Auteur: Chérif Zananiri
Éditeur: Marivole Éditions
Nombre de pages: 322
ISBN: 978-2-36575-400-2
Date de publication: 16 mars 2017

Acheter « Mado, Retour de l’Enfer » sur Amazon

Partage Partager le billet

dimanche 13 août 2017 21:51

Streamliner, Tome 1: Bye-bye Lisa Dora, de 'Fane

Partage Partager le billet

Streamliner,Tome 1: Bye-bye Lisa Dora

L’histoire :
La station-service Lisa Dora se trouve le long de la route 666, dans une zone désaffectée. Cristal y vit avec son père, Evel O’Neil. Un jour, un loubard du nom de Billy Joe débarque et les ennuis commencent.

Mon avis :
Autant le dire tout de suite, je ne connaissais pas 'Fane avant la lecture de cet ouvrage. Et je ne connais « Joe Bar Team » que de nom, car a priori cette série ne m’intéresse pas, mais après la lecture de « Streamliner », il va falloir que je me penche dessus et que je comble cette lacune.

Là, pas de série, mais un récit en deux tomes, dont le premier fait 158 pages, découpé en huit chapitres. C’est donc dense, mais j’ai pris un grand plaisir à cette lecture. L’histoire se déroule en plein désert, le long de la route 666. Je sais que c’est un clin d’oeil à la route 66 aux États-Unis, mais il s’agit aussi du nombre de la Bête et je doute que ce soit une coïncidence. Ce n’est pas clairement indiqué, mais quelques indices, comme le récit d’Evel O’Neil pendant la guerre, montrent que 'Fane a placé son récit dans une uchronie. D’ailleurs, j’ai moins apprécié ce passage avec les avions, mais il explique la présence du bombardier et le nom de la station-service.

Voitures customisées pour la vitesse, grosses cylindrées, macho et gros durs en tous genres, sans oublier les femmes qui ne s’en laissent pas conter, on sait d’avance que l’histoire ne se fera pas dans la dentelle et c’est le cas ! Il y a du mouvement, de l’action, et en même temps, je me suis attaché à certains personnages : Cristal, son père, Joe, etc. Cristal donne l’impression d’être une jeune fille un peu perdue par rapport aux événements qui se profilent, mais on sent que c’est quelqu’un de solide qui va donner du fil à retordre à son entourage.

Les personnages sont un peu stéréotypés (gros durs, voyous sur les bords, etc.), mais cela cadre parfaitement avec le récit. L’un des méchants, recherché pour meurtre, est William Boney[1], un autre personnage, Jane « calamité », comme dit Billy Joe page 115. L’auteur ancre vraiment son histoire dans un western moderne.
Cette première partie est axée sur la préparation de la course qui se déroulera dans ce coin de désert. Cela permet de découvrir les personnages, l’intrigue, les enjeux, et des tas de bolides aussi différents les uns que les autres.
Le dessin et la mise en page rendent le tout fluide. Il y a du rythme, c’est efficace. J’ai lu sur Ligne Claire[2] que 'Fane aurait préféré sortir son ouvrage en noir et blanc. Je trouve que la mise en couleur d’Isabelle Rabarot est très réussie, et j’ai du mal à imaginer ce que cela pourrait rendre en noir et blanc.

Le déroulement de cette course hors normes ne sera pas tout rose. J’ai hâte de découvrir le tome 2.

À découvrir !

Titre: Streamliner, Bye-bye Lisa Dora
Auteur: 'Fane
Dessinateur: 'Fane
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 158
ISBN: 978-2-36891-555-6
Date de publication: 19 avril 2017

Acheter « Streamliner, Tome 1: Bye-bye Lisa Dora » sur Amazon

Partage Partager le billet

samedi 5 août 2017 19:05

Je suis Adèle Wolfe, tome 2 , de Ryan Graudin

Partage Partager le billet

Je suis Adele Wolfe tome 2

L’histoire : Après l’assassinat du Führer, la résistance lance la suite de son action afin de faire tomber le régime nazi, mais tout ne se déroule pas comme prévu.

Mon avis : Voici le deuxième tome qui clôt le diptyque de la série « Adèle Wolfe[1] ». Je ne l’avais pas indiqué lors de ma lecture du tome 1, mais je trouve dommage le choix de l’éditeur de ne pas avoir adapté les titres originaux « Wolf by Wolf » pour le premier volume et « Blood for blood » pour le second.

J’attendais avec impatience ce dernier tome et je n’ai pas été déçu. L’histoire reprend au moment de la scène finale du tome 1 : la mort de Hitler, ce qui est une bonne mise en route. Ensuite, il y a peu de temps morts tout au long du récit. Il y a un prélude et quelques interludes se déroulant plusieurs années auparavant où l’on découvre la vie des trois protagonistes. Cela donne plus de consistance aux personnages et à l’histoire. Selon les chapitres, le narrateur s’attache à l’un des trois protagonistes.

Yael, Luka et Félix ont de multiples facettes. Ils doutent et les événements les font évoluer. Rien n’est jamais acquis. On découvre Yael sous un nouveau jour. Elle ne joue plus un rôle (celui d’Adèle), elle est elle-même. Le personnage est toujours attachant. D’ailleurs, c’est la même chose pour les autres car ils sont terriblement humains.

Ryan Graudin continue de brosser un contexte sombre, complexe et plausible dans cette uchronie. C’est une guerre, rien n’est propre : massacres, tortures, expériences médicales, tout y passe. Yael revient sur les manipulations dont elle a été victime et c’est loin d’être facile. Elle se demandera même si elle n’est pas un « monstre ». J’ai trouvé quelques lenteurs, mais ce sont surtout des moments où les protagonistes se posent des questions et se souviennent de leur passé. Les moments d’action font oublier ce petit détail. Certains choix de l’auteur m’ont déçu, j’aurais préféré autre chose, mais cela rend l’histoire plus réaliste.

À lire!

Service presse numérique des éditions du Masque par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Je suis Adele Wolfe tome 2
Auteur: Ryan Graudin
Éditeur: Le Masque
Traducteur: Serge Cuilleron
Nombre de pages: 496
ISBN: 978-2-2702-44103-9
Date de publication: 21 juin 2017

Acheter « Je suis Adele Wolfe tome 2 » sur Amazon

Partage Partager le billet

vendredi 28 juillet 2017 21:29

#Bonnet, d'Eliane Girard

Partage Partager le billet

#Bonnet

L’histoire :
Lina Darius est une star de la radio et de la télé. Un matin, elle croise Tristan, coiffé d’un ridicule bonnet péruvien, qui lui demande une cigarette. Pour la remercier, Tristan lui fait la bise. Le lendemain, catastrophe, la photo est sur les réseaux sociaux.

Mon avis :
Il s’agit d’une critique, d’une satire des réseaux sociaux, ainsi que des médias et des dérapages qu’ils peuvent engendrer. Ce petit roman se lit facilement et il est très abordable. On vit dans une société où tout est scruté, analysé, disséqué. Si on ne fait pas attention, avec un minimum de recul, à l’utilisation des réseaux sociaux et des médias, on peut rapidement être broyé par la machine à buzz.

Ce roman est quand même plus léger que ce que le thème laisse entrevoir, il prête à sourire, mais le sujet traité est très important : les médias sont un monde sans pitié, de même que les réseaux sociaux. S’y côtoient le meilleur et le pire.

Lina Darius existe grâce aux médias et aux réseaux sociaux. Elle essaie de maîtriser l’image qu’elle diffuse, car seules les apparences comptent pour faire de l’audience.
Tristan se méfie des réseaux sociaux par principe. Il n’y voit pas trop d’intérêt. Au contraire, Clotilde (sa copine) ne vit que pour ça. Comme beaucoup de nos coreligionnaires, elle est greffée à son smartphone. De plus, elle ne réfléchit pas : c’est sur le réseau, donc c’est vrai. On se rapproche du mouton qui suit bêtement et docilement ce qu’on lui dit.
Son comportement m’a laissé perplexe. Après réflexion, et après avoir navigué quelque peu sur le net et les réseaux sociaux, je me dis que c’est monnaie courante. Les capacités de réflexion s’éloignent et on commence à faire de la téléréalité dans la vie quotidienne. La lecture de ce roman m’a fait penser à «Truman Show». Presque vingt ans après, la situation a empiré et Eliane Girard tombe juste dans son histoire. Il n’y a pas besoin de trop forcer le trait.
C’est un roman où les faux-semblants sont légion. J’ai apprécié ce récit. Cela permet de passer un bon moment pour se détendre, même si le sujet en arrière-plan est plus sérieux.

Titre: #Bonnet
Auteur: Eliane Girard
Éditeur: Buchet Chastel
Nombre de pages: 222
ISBN: 978-2-283-03065-3
Date de publication: 2 mars 2017

Acheter « #Bonnet » sur Amazon

Partage Partager le billet

mardi 25 juillet 2017 18:18

Le dernier péché, de Rebecka Aldén

Partage Partager le billet

Le Dernier Péché

L’histoire :
Nora mène une vie parfaite avec son mari et ses enfants. Elle publie des livres, passe dans des émissions de télé et est reconnue comme la reine du quartier. Un jour, une nouvelle venue, Klara, s’installe dans la maison d’en face...

Mon avis:
Ce roman est un thriller psychologique prenant. On suit Nora, qui a subi un véritable traumatisme dix ans plus tôt : elle a chuté de sept étages et s’en est remise. Par sa volonté, elle a remonté la pente et profite de sa notoriété pour gagner sa vie. Tout semble idyllique, mais lorsque Klara emménage de l’autre côté de la rue, le verni craque: tout n’est pas rose.

Nora ne pense qu’au travail et aux apparences. Elle veut être le centre de l’attention et fait tout pour y parvenir, que ce soit à titre professionnel ou personnel. Elle entretient une relation étrange avec ses enfants, surtout avec la petite dernière, Saga. On a l’impression qu’elle traîne un poids derrière elle.

Petit à petit, Nora retombe dans ses travers d’antan : doutes, hallucinations, médicaments. On assiste à une descente aux enfers, inéluctable, que rien ne semble pouvoir stopper. Autour de Nora, évoluent son mari, ses voisins, Klara et quelques autres. Chacun apporte sa pierre à l’édifice, et de plus, Nora n’est pas exempte de reproches.

Le lecteur doute aussi, se pose des questions. Les pistes données par la romancière maintiennent un suspense, qui devient haletant dans les dernières pages, jusqu’à la chute, surprenante. Et même si j’aurais aimé autre chose, je pense que l’auteur a fait le bon choix.

À lire !

Titre: Le Dernier Péché
Auteur: Rebecka Aldén
Éditeur: Denoël
Traducteur: Lucas Messmer
Nombre de pages: 364
ISBN: 978-2-207-13333-0
Date de publication: 1 juin 2017

Acheter « Le dernier péché » sur Amazon

Partage Partager le billet

- page 64 de 154 -

Page top