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lundi 20 février 2017 20:59

Infinity 8, tome 1 : Romance et Macchabées, de Dominique Bertail, Lewis Trondheim, Zep

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Infinity 8, tome 1 : Romance et Macchabées

L’histoire :
À bord de l’infinity 8, l’agent Yoko Keren est envoyée dans l’espace pour examiner une zone emplie de débris. La simple mission de reconnaissance va vite déraper.

Mon avis :
Infinity 8 est un space-opéra comédie de science-fiction en huit volumes. Il s’agit de 8 boucles temporelles afin de sauver le vaisseau Infinity 8.

Aux commandes de ce projet, se trouvent Lewis Trondheim et Olivier Vatine.
Ils ont regroupé autour de chaque album de grands noms de la bande dessinée : dans le tome 1, il s’agit de Dominique Bertail et Zep. Avant de sortir en album, l’histoire est prépubliée en trois parties sous forme de fascicules au format comics. La série est même qualifiée de « pulp et pop » : il est vrai que les couvertures des comics ressemblent énormément à celles des années 70. Tout est fait pour intriguer le lecteur. D’ailleurs, j’apprécie beaucoup le choix de la couverture définitive de l’album. Elle résume bien l’ensemble.
« Romance et macchabées » permet donc de suivre l’agent Yoko Keren à bord de l’infinity 8. Le personnage est obnubilé par la procréation, et recherche un mâle adapté. Elle scanne donc tous les mâles du vaisseau afin de mettre la main sur la perle rare. Certaines conversations autour de ce sujet sont délectables.

Il y a de l’action, des rebondissements, et l’ensemble est totalement déjanté. À bord de l’infinity 8 se trouvent 880 000 personnes de races diverses et variées. Il est même précisé « 257 races et 1583 humains, dont la moitié d’hommes ». Les auteurs se sont d’ailleurs lâchés sur les physiques des différentes races. Il y a même des nécrophages qui auront un rôle important dans ce volume. C’est sanguinolent à souhait, mais en même temps, cela prête à sourire avec toutes les onomatopées utilisées : Scrotch, Crounch, Clac, Splatch, wizz, ploutch, etc.

Le personnage du kornalien Sagoss est assez délirant. Son comportement lourdingue met au bord de l’hystérie l’agent Keren. Cette dernière à 8 heures pour mener sa mission à bien avant la boucle temporelle programmée par le capitaine du vaisseau. Sans oublier sa question existentielle : arrivera-t-elle à ses fins, et trouvera-t-elle la personne idéale pour procréer ?

Au niveau du style graphique, Dominique Bertail s'attache à garder quelques références: plastique très avantageuse pour l'agent Keren et des créatures extraterrestres plus extravagantes les unes que les autres.

J’étais curieux de découvrir cette série. Certains trouveront cela trop délirant, trop tiré par les cheveux, stéréotypé, mais je pense que c’est voulu et c’est ce qui fait son charme. Je peux donc dire que j’ai apprécié la lecture de ce premier volume plein de tentacules.

On trouve, à la fin, six petites pages (trop petites) de bonus avec quelques explications sur les travaux préparatoires et la présentation de différentes couvertures.

À découvrir.

Service presse des éditions Rue de Sèvres.

Titre: Infinity 8, tome 1 : Romance et Macchabées
Auteurs: Lewis Trondheim, Zep
Dessinateur: Dominique Bertail
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 96
ISBN: 978-2-369-81257-9
Date de publication: 25 janvier 2017

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mardi 14 février 2017 23:05

Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes.

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Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes

L’histoire :
Un échantillon de récits parodiques rendant hommage à Sherlock Holmes, permettant de découvrir l’univers du détective privé.

Mon avis :
Voici un recueil de vingt nouvelles tournant autour de Sherlock Holmes, qui ont été publiées entre 1892 à 2012, édité aux éditions Baker Street. Il s’agit essentiellement de parodies ou de détournements du célèbre détective privé. Il y a de grands auteurs, comme Jack London, Jean Giraudoux, Maurice Leblanc, voire Conan Doyle lui-même qui parodient le personnage à la pipe. Le résultat est inégal, d’une nouvelle à l’autre, ce qui est classique pour un ouvrage de ce type. Les histoires sont dans l'ordre chronologique, avec, au début de chacune, une petite présentation de leur auteur, mais rien n’interdit de les lire dans l’ordre souhaité.

D’autres noms sont utilisés pour rendre hommage (ou le ridiculiser) à Sherlock Holmes, comme Sherlaw Kombs, Picklock Holes, Herlock Sholmes, etc. On trouve aussi la même chose pour Watson avec Whatsup, Spotson, etc. Je dois dire que j’ai bien aimé les premières nouvelles (donc les plus anciennes et plus contemporaines de Conan Doyle) et que j’ai bien moins accroché sur la fin. Le type d’humour utilisé n’a pas eu de prise sur ma femme, qui a trouvé cela légèrement désuet, mais j’ai, de mon côté et dans l’ensemble, apprécié ce recueil. J’ai aimé voir un Sherlock à côté de la plaque, paranoïaque ou en cheville avec les voleurs.

Une quinzaine d’illustrations en noir et blanc parsème ce recueil. J’ai notamment trouvé que celle de la page 202 était très réussie (et j’ai vu que je n’étais pas le seul de cet avis).

Un ouvrage qui permet de passer un bon moment de détente pour découvrir ou redécouvrir l’univers holmésien.

Les différents auteurs présents :
Alceste, Peter Ashman, Robert Barr, J. M. Barrie, Bibliothécaires du Royal Borough of Kensington & Chelsea, Arthur Conan Doyle, Frederic Dorr Steele, Jacques Fortier, Jean Giraudoux, Bret Harte, O. Henry, William B. Kahn, Frederic A. Kummer, Maurice Leblanc, R. C. Lehmann, Ely M. Liebow, Jack London, Bernard Oudin, René Reouven.

Titre: Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes
Auteur: Multiple
Éditeur: Baker Street
Nombre de pages: 286
ISBN: 978-2-917559-95-6
Date de publication: 19 janvier 2017

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lundi 13 février 2017 22:08

Proies faciles, de Miguelanxo Prado

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Proies faciles

L'histoire :
Espagne. En quelques jours, plusieurs personnes sont assassinées. L’inquiétude gagne rapidement l’inspectrice Tabares et son adjoint Sottilo, car il semble y avoir un lien entre les différentes affaires. Leurs premières pistes ne sont pas concluantes.

Mon avis :
Le point fort de cet album est à mon sens l'absence de couleur. Il est uniquement en niveau de gris. Les dessins sont réalistes et emplis de détails. Il y a un travail important sur les visages et sur leurs expressions, ainsi que sur leur mise en avant. L'ensemble donne un récit plongé dans une ambiance sombre. Les personnages sont attachants, mais ils ont moins d'importance que le sujet traité. Ce dernier est primordial.

L'histoire s'appuie sur un scandale économique qui a touché l'Espagne : il s'agit de l'abus de nombreuses banques qui ont profité de l'ignorance des épargnants et qui, ensuite, ont rejeté la faute sur ces derniers. Résultat : endettement et expulsions pour de nombreux retraités. Il s'agit d'un polar social intéressant. L'intrigue est bien structurée. Le lecteur que j’étais avait déjà une idée des responsables des meurtres, mais on suit avec intérêt les deux enquêteurs dans leur quotidien. L'inspectrice Tabares et son adjoint Sottilo forment un duo classique. De plus, ils n’hésitent pas à se lancer des piques, entre amitié et relation de travail. C’est minutieux: les policiers ne négligent aucune piste. En même temps, ils restent profondément humains face aux découvertes qu’ils font.
Le récit est rythmé. Ma lecture a été très agréable. J’ai même repris l’album une deuxième fois, en essayant de repérer de nouveaux détails au niveau des planches.

Voilà une critique assez virulente du système bancaire espagnol, et à mon avis, non dénuée de sens, dans un monde où l'argent reste la priorité au détriment de l'individu. Miguelanxo Prado annonce même la couleur de son propos dans une préface.

À découvrir !

Titre: Proies faciles
Auteur: Miguelanxo Prado
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 92
ISBN: 978-2-369-81026-1
Date de publication: 11 janvier 2017

Service presse des éditions Rue de Sèvres.

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mercredi 8 février 2017 22:45

Mes vrais enfants, de Jo Walton

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Mes vrais enfants

L’histoire :
2015. Patricia Cowan est dans une maison de retraite. Elle perd la tête, mais se souvient parfaitement des deux vies qu’elle a vécues, et le point de rupture qui a eu lieu en 1949.

Mon avis :
Comme dans sa trilogie du subtil changement, l’homosexualité est l’un des thèmes mis en avant par l’auteur. Dans les deux vies de Patricia, ce thème, ainsi que celui de la libération de la femme, tiennent une place importante.
L’uchronie existe, mais uniquement en arrière-plan. Cela sert juste de cadre aux deux vies, totalement divergentes de Patricia à partir d’un moment clé. Je passe sur le détail du choix du fiancé : l’héroïne rencontre Mark et se fiance dans les vingt-quatre heures. C’est légèrement rapide, surtout pour une jeune fille qui s’intéressait peu aux hommes à ce moment-là.
Le choix de Patricia, en 1949, amène deux uchronies différentes qui nous mènent jusqu’en 2015. Pour faire simple, et vraiment dans les grandes lignes, car c’est plus complexe que cela, la vie heureuse de Patricia entraîne le chaos dans le reste du monde, alors que sa vie moins heureuse montre un monde plus ouvert. Y a-t-il un lien entre les deux ? Ce n’est pas expliqué.

Dans ses deux vies, l’héroïne va évoluer, avoir une vie professionnelle, familiale et amoureuse. Jo Walton reste neutre. Cette dernière expose juste les faits et montre les changements qui s’effectuent chez Patricia. Je dois dire que j’ai mis un petit moment pour bien « cerner » les deux Patricia. Elles sont féministes. Cela tourne autour des relations humaines et c’est addictif.
Le personnage de Mark est exécrable. Celui de Bee est un amour. Les enfants, quels qu’ils soient, sont adorables et s’adaptent parfaitement au monde dans lequel ils vivent. Ils ont des comportements réalistes.

L’histoire est lente, car les chapitres alternent les deux narrations, mais la lecture de l’ensemble est vraiment agréable. J’ai été totalement immergé dans le roman jusqu’au dernier chapitre. Et là, déception ! Ce dernier chapitre n’est pas assez clair. Selon moi, il plane toujours un doute sur la vraie vie de Patricia. De plus, il n’y a pas d’explications sur le pourquoi de ces deux vies que l’auteur nous a racontées. Il a fallu que je réfléchisse, et que j’analyse certaines phrases des dernières pages pour comprendre l’auteur. C’est dommage.

Un bon roman, mais une fin un peu trop opaque à mon goût.

Service presse des éditions Denoël.

Titre: Mes vrais enfants
Auteur: Jo Walton
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 339
Traduction: Florence Dolisi
ISBN: 978-2-207-13481-8
Date de publication: 19 janvier 2017

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lundi 6 février 2017 21:58

A silent voice T2 à T4, de Yoshitoki Oima

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A silent voice T2 Titre: A silent voice T2
Auteur: Yoshitoki Oima
Dessinateur: Yoshitoki Oima
Éditeur: Ki-oon
Nombre de pages: 208
ISBN:978-2-3559-2794-2
Date de publication: 12 mars 2015

L'histoire :
Shoya vient de retrouver Shoko, mais la rencontre ne se déroule pas comme il l'avait prévu. Cela tourmente le jeune garçon.

Mon avis :
Ma chronique correspond aux tomes 2 à 4. Dans ces trois volumes, nous découvrons les motivations de Shoya et l’évolution de ses relations avec Shoko. Avant de se suicider (comme il a raté sa vie), il a appris à signer afin de demander pardon à la jeune fille. Le jeune garçon ne comprend pas le comportement de Shoko, qui donne l’impression d’apprécier sa présence. Cela le perturbe.
Deux nouveaux personnages font leur apparition dans le deuxième tome: Yuzuru (la sœur de Shoko), et un camarade de classe de Shoya, Tomohiro. Ce dernier va vite s’imposer comme « Meilleur ami ». Il s’agit de quelqu’un d’enjoué, petit et un peu enrobé.
Il y a aussi un lot de nouveaux personnages dans les tomes 3 et 4, comme Myoko et Naoka. Elles sont d’anciennes camarades et vont s’immiscer dans les retrouvailles des deux personnages principaux.

A silent voice T3Titre: A silent voice T3
Auteur: Yoshitoki Oima
Dessinateur: Yoshitoki Oima
Éditeur: Ki-oon
Nombre de pages: 208
ISBN:978-2-3559-2822-2
Date de publication: 14 mai 2015

Shoya va ressentir d’étranges sensations dans ses rapports à l’autre. Tout est plus compliqué qu’il ne le pensait. Après avoir vécu comme un pestiféré pendant six ans, il voit qu’il y a peut-être des côtés intéressants dans la vie. Il sait aussi que ce début d’amitié, qui n’en porte pas le nom, est précaire. En même temps, le lecteur va découvrir certains détails de la vie de Shoko, avec sa mère, sa sœur et sa grand-mère. La mère des deux jeunes filles est plutôt rude avec ces dernières, mais là aussi, le passé apportera des explications.
Naoka, qui resurgit du passé, apporte un nouvel éclairage à la situation. Son comportement est exécrable, mais à la fin du tome 4, je n’arrive pas à la détester, car sous un certain angle, elle n’a pas tout à fait tort. On pourrait juste lui reprocher sa manière de faire.

Dans ce manga, l'auteur à trouver le moyen de nous faire comprendre les scènes où les protagonistes se parlent en signant, afin de rendre ces scènes compréhensibles aux lecteurs. Il aborde aussi les thèmes de la vie familiale avec ses moments de bonheur ou de malheur. C’est un manga qui parle de la réalité de la vie, et c’est extrêmement bien exploité. On sent bien que Shoya apporte un renouveau dans la vie de Shoko et Yuzuru, mais ce n’est pas à sens unique. Cela le fait lui aussi évoluer, analyser toutes les situations.
Les personnages secondaires sont développés et apportent une épaisseur supplémentaire à l’intrigue. Tout se complexifie. Il y a de la tendresse, de la tristesse, de l’angoisse dans cette série.

Vivement la suite !

A silent voice T4 Titre: A silent voice T4
Auteur: Yoshitoki Oima
Dessinateur: Yoshitoki Oima
Éditeur: Ki-oon
Nombre de pages: 208
ISBN:978-2-3559-2839-0
Date de publication: 2 juillet 2015

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