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Bandes dessinées, mangas

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mardi 18 avril 2017 21:52

Wake up America t3, 1663-1665, de John Lewis, Andrew Aydin et Nate Powell

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Wake up America T3: 1963-1965

L’histoire :
1963-1965. John Lewis devra faire des choix, parfois contre son propre camp, afin de faire avancer ses convictions, et espérer, avec l’aide des autres organisations pro droits civiques, obtenir le droit de vote des noirs.

Mon avis :
Ce tome 3 fait 254 pages. C’est le plus gros de la trilogie[1][2]. Il couvre la période septembre 1963 – 6 août 1965 avec la ratification de la loi sur le droit de vote. Les pages sont toujours en noir et blanc et le résultat est superbe. La noirceur et la violence sont habilement rendues et on ne peut pas rester insensible à ces images, surtout lorsqu’on sait que c’est une histoire vraie. De plus, comme je l’ai déjà indiqué dans les chroniques précédentes de cette trilogie, il y a toujours des relents nauséabonds de ce type dans nos sociétés actuelles.

Le récit se complexifie car les événements sont de plus en plus nombreux et violents. La tension continue de monter. Une chose frappe lors de la lecture : c’est l’abondance du récit, des dialogues.
John Lewis raconte avec justesse les tenants et aboutissants de cette lutte pour les droits civiques, et en même temps, il ne cache pas les dissensions qui s’accentuent au sein même de son propre camp. Les attentats, les assassinats, la répression dont sont victimes les noirs sont racontés avec précision et détails et on découvre que la société américaine de l’époque se moquait royalement de ce qui pouvait se dérouler dans les états du sud, tant que leur petit quotidien n’était pas bouleversé.
Il y a tellement d’action qu’il faut faire attention à ne pas perdre le fil des événements.

Au cours de l’album, il y a toujours quelques pages concernant le jour de l’investiture de Barack Obama, qui tranchent avec le reste du récit beaucoup plus sombre.

Une trilogie à l’histoire très actuelle. D’ailleurs, c’est ce que confirme la dédicace au début de l’ouvrage : « Aux anciens enfants du mouvement et à ceux à venir ».
À lire, à relire et à faire découvrir.

Service presse des éditions Rue de Sèvres.

Titre: Wake Up América T3: 1963-1965
Auteurs: John Lewis, Andrew Aydin
Dessinateur: Nate Powell
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 254
Traduction: Matz
ISBN: 978-2-36981-045-2
Date de publication: 22 février 2017

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samedi 11 mars 2017 15:15

A silent voice T5 à T7, de Yoshitoki Oima

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A silent voice T5Titre: A silent voice T5
Auteur: Yoshitoki Oima
Dessinateur: Yoshitoki Oima
Éditeur: Ki-oon
Nombre de pages: 192
ISBN: 978-2-3559-2865-9
Date de publication: 8 octobre 2015

L’histoire :
Shoya et ses amis travaillent sur le court métrage. Le garçon cherche à impliquer Shoko dans le projet, mais son passé va, de nouveau, le rattraper.

Mon avis :
Voici ma chronique sur les trois derniers tomes de cette courte série. À partir du tome 5, il y a un peu plus de frictions entre les différents protagonistes, même si tout semble aller pour le mieux entre Shoko et Shoya. Ce dernier essaie de s’insérer socialement, mais il se sent toujours coupable et veut aider Shoko à faire de même. Ce volume 5 est dramatique. Les dernières pages sont à couper le souffle.
Dans le tome 6, il y a une cristallisation des sentiments, et les réactions vont être exacerbées. C’est un tome sombre où les personnages vont complètement se dévoiler : le harcèlement touche une forte proportion des élèves, ce n’est pas anodin. Les personnages secondaires, comme Naoka, Tomohiro, etc, vont se situer vis-à-vis de Shoya et Shoko, et ils ne feront pas dans la demi-mesure. Il y a beaucoup de tension: c’est brutal.A silent voice T6
Titre: A silent voice T6
Auteur: Yoshitoki Oima
Dessinateur: Yoshitoki Oima
Éditeur: Ki-oon
Nombre de pages: 192
ISBN: 978-2-3559-2908-3
Date de publication: 14 janvier 2016

Dans le dernier volume, l’ambiance semble s’être allégée, et on se demande comment cela va finir (même si je m’en suis douté). Le tout peut sembler rapide, car Yoshitoki Oima clôture les différents développements en un seul volume. On découvre les passions professionnelles de Shoya et Shoko, alors que cela n’avait jamais été abordé avant. C’est dommage, cela tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, mais cela reste secondaire par rapport aux points positifs de cette série. L’auteur aborde les dernières pages avec finesse et brio, laissant l’implicite faire son effet.
C’est fort, c’est poignant. Les thèmes du pardon, de la rédemption, du handicap, et de l’amitié sont explorés avec justesse.

Une série unique à découvrir et à savourer comme elle le mérite. A silent voice T7
Titre: A silent voice T7
Auteur: Yoshitoki Oima
Dessinateur: Yoshitoki Oima
Éditeur: Ki-oon
Nombre de pages: 190
ISBN: 978-2-3559-2932-8
Date de publication: 28 avril 2016

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mercredi 1 mars 2017 20:54

Infinity 8, tome 2 : Retour vers le Führer, de Lewis Trondheim et Olivier Vatine

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Infinity 8, tome 2 : Retour vers le Führer

L’histoire :
À bord de l’Infinity 8, une nouvelle histoire débute, dans un futur alternatif, toujours au bord de la nécropole stellaire. Cette fois, c’est l’agent Stella Moonkicker qui va devoir aller explorer le cimetière spatial.

Mon avis :
Aux commandes de ce second tome[1] , il y a les deux concepteurs du projet. Les caricatures sont omniprésentes, et nous trouvons de nouveau une jeune fille au service de sécurité de l’Infinity 8. La particularité de Stella Moonkicker, c’est qu’elle est adepte du selfie. Elle passe son temps avec son portable à la main. C’est comme un prolongement de son corps.

Dans cet album, c’est la tête d’Adolph Hitler cryogénisée qui réapparaît. Cette dernière va vouloir mettre en place un IVème Reich. L’histoire est de nouveau totalement décalée et absurde. Si vous cherchez du sérieux, passez votre chemin. Les nazis sont tournés en ridicule, de même que les autres personnages, comme monsieur Shlomo Juiff. Il y a encore de l’hémoglobine, mais là, on prend en pitié ceux qui se font « écraser » au sens propre du mot. Hitler est totalement obnubilé par le pouvoir, mais il se rend compte que ses discours n’ont plus le même impact qu’au vingtième siècle. Il décide donc de passer rapidement à l’étape suivante : on élimine les gêneurs.

Pendant une partie de l’histoire, Stella Moonkicker a plutôt un rôle de suiveuse. Elle essaie de se faire discrète tout en maintenant sa cote de personnalité sur les réseaux sociaux.
Un robot, Bobbie, suit en permanence Stella. Son option « Sarcasme » est rapidement activée, et il ne se gêne pas pour s’en servir. Je ne sais pourquoi, mais Bobbie m’a fait penser à Robby le robot de « Planète interdite[2] ».

J’ai trouvé qu’il y avait moins de rebondissements dans cet album que dans le premier. L’histoire a moins de saveur, et au bout de quelques pages, le comportement de la tête d’Hitler devient vraiment trop caricatural, ce qui devient lourd. Malgré cela, l’ensemble est quand même agréable à lire, et j’aimerais bien savoir où cette série va nous mener.

Service presse des éditions Rue de Sèvres.

Titre: Infinity 8, tome 2 : Retour vers le Führer
Auteur: Lewis Trodheim Olivier Vatine
Dessinateur: Olivier Vatine
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 90
ISBN: 978-2-369951-259-3
Date de publication: 25 janvier 2017

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lundi 20 février 2017 20:59

Infinity 8, tome 1 : Romance et Macchabées, de Dominique Bertail, Lewis Trondheim, Zep

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Infinity 8, tome 1 : Romance et Macchabées

L’histoire :
À bord de l’infinity 8, l’agent Yoko Keren est envoyée dans l’espace pour examiner une zone emplie de débris. La simple mission de reconnaissance va vite déraper.

Mon avis :
Infinity 8 est un space-opéra comédie de science-fiction en huit volumes. Il s’agit de 8 boucles temporelles afin de sauver le vaisseau Infinity 8.

Aux commandes de ce projet, se trouvent Lewis Trondheim et Olivier Vatine.
Ils ont regroupé autour de chaque album de grands noms de la bande dessinée : dans le tome 1, il s’agit de Dominique Bertail et Zep. Avant de sortir en album, l’histoire est prépubliée en trois parties sous forme de fascicules au format comics. La série est même qualifiée de « pulp et pop » : il est vrai que les couvertures des comics ressemblent énormément à celles des années 70. Tout est fait pour intriguer le lecteur. D’ailleurs, j’apprécie beaucoup le choix de la couverture définitive de l’album. Elle résume bien l’ensemble.
« Romance et macchabées » permet donc de suivre l’agent Yoko Keren à bord de l’infinity 8. Le personnage est obnubilé par la procréation, et recherche un mâle adapté. Elle scanne donc tous les mâles du vaisseau afin de mettre la main sur la perle rare. Certaines conversations autour de ce sujet sont délectables.

Il y a de l’action, des rebondissements, et l’ensemble est totalement déjanté. À bord de l’infinity 8 se trouvent 880 000 personnes de races diverses et variées. Il est même précisé « 257 races et 1583 humains, dont la moitié d’hommes ». Les auteurs se sont d’ailleurs lâchés sur les physiques des différentes races. Il y a même des nécrophages qui auront un rôle important dans ce volume. C’est sanguinolent à souhait, mais en même temps, cela prête à sourire avec toutes les onomatopées utilisées : Scrotch, Crounch, Clac, Splatch, wizz, ploutch, etc.

Le personnage du kornalien Sagoss est assez délirant. Son comportement lourdingue met au bord de l’hystérie l’agent Keren. Cette dernière à 8 heures pour mener sa mission à bien avant la boucle temporelle programmée par le capitaine du vaisseau. Sans oublier sa question existentielle : arrivera-t-elle à ses fins, et trouvera-t-elle la personne idéale pour procréer ?

Au niveau du style graphique, Dominique Bertail s'attache à garder quelques références: plastique très avantageuse pour l'agent Keren et des créatures extraterrestres plus extravagantes les unes que les autres.

J’étais curieux de découvrir cette série. Certains trouveront cela trop délirant, trop tiré par les cheveux, stéréotypé, mais je pense que c’est voulu et c’est ce qui fait son charme. Je peux donc dire que j’ai apprécié la lecture de ce premier volume plein de tentacules.

On trouve, à la fin, six petites pages (trop petites) de bonus avec quelques explications sur les travaux préparatoires et la présentation de différentes couvertures.

À découvrir.

Service presse des éditions Rue de Sèvres.

Titre: Infinity 8, tome 1 : Romance et Macchabées
Auteurs: Lewis Trondheim, Zep
Dessinateur: Dominique Bertail
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 96
ISBN: 978-2-369-81257-9
Date de publication: 25 janvier 2017

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lundi 13 février 2017 22:08

Proies faciles, de Miguelanxo Prado

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Proies faciles

L'histoire :
Espagne. En quelques jours, plusieurs personnes sont assassinées. L’inquiétude gagne rapidement l’inspectrice Tabares et son adjoint Sottilo, car il semble y avoir un lien entre les différentes affaires. Leurs premières pistes ne sont pas concluantes.

Mon avis :
Le point fort de cet album est à mon sens l'absence de couleur. Il est uniquement en niveau de gris. Les dessins sont réalistes et emplis de détails. Il y a un travail important sur les visages et sur leurs expressions, ainsi que sur leur mise en avant. L'ensemble donne un récit plongé dans une ambiance sombre. Les personnages sont attachants, mais ils ont moins d'importance que le sujet traité. Ce dernier est primordial.

L'histoire s'appuie sur un scandale économique qui a touché l'Espagne : il s'agit de l'abus de nombreuses banques qui ont profité de l'ignorance des épargnants et qui, ensuite, ont rejeté la faute sur ces derniers. Résultat : endettement et expulsions pour de nombreux retraités. Il s'agit d'un polar social intéressant. L'intrigue est bien structurée. Le lecteur que j’étais avait déjà une idée des responsables des meurtres, mais on suit avec intérêt les deux enquêteurs dans leur quotidien. L'inspectrice Tabares et son adjoint Sottilo forment un duo classique. De plus, ils n’hésitent pas à se lancer des piques, entre amitié et relation de travail. C’est minutieux: les policiers ne négligent aucune piste. En même temps, ils restent profondément humains face aux découvertes qu’ils font.
Le récit est rythmé. Ma lecture a été très agréable. J’ai même repris l’album une deuxième fois, en essayant de repérer de nouveaux détails au niveau des planches.

Voilà une critique assez virulente du système bancaire espagnol, et à mon avis, non dénuée de sens, dans un monde où l'argent reste la priorité au détriment de l'individu. Miguelanxo Prado annonce même la couleur de son propos dans une préface.

À découvrir !

Titre: Proies faciles
Auteur: Miguelanxo Prado
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 92
ISBN: 978-2-369-81026-1
Date de publication: 11 janvier 2017

Service presse des éditions Rue de Sèvres.

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