C'était demain, de Karl Alexander.
L'histoire :
Londres, 1893 : H.G. Wells, créateur d'une machine à voyager dans le temps, engage une poursuite contre un de ses invités : il vient de découvrir que c'est « Jack l'éventreur ». Pour fuir la police ce dernier a utilisé la machine à voyager dans le temps et arrive à San Francisco en 1979.
Débute alors une course-poursuite entre les deux hommes, dans un monde pleins de surprises.
Mon avis :
C'était demain, roman d'avril 1979 (1980 en France dans une première édition) est agréable à lire, mais peut-être un peu long si on a vu le film ( ce qui est fort probable). Le film va à l'essentiel, même si désormais il fait un peu vieux (août 1979, aux USA, décembre 1979 en France). Le livre développe plus le côté adaptation et ressenti des hommes du passé au monde moderne. L'intrigue est sans grands rebondissements, avec une fin logique.
H.G. Wells est un anachronisme dans le monde de 1979. Wells est arrêté sur les idées de la fin du XIXè siècle: dans le monde moderne, pour lui, il n'y aura plus de guerres, ni de famines. L'humanité entière aura atteint la paix intérieure, le monde sera parfait. Le roman alterne entre l'histoire d'H.G Wells et celles de « Jack l'éventreur » et de la représentation du San Francisco de 1979 qu'ils se font tous les deux.
Pour Wells, idéaliste du XIXè siècle, le monde dans lequel il débarque est un rêve auquel il confronte ses idées. Il essaie de voir le bon côté des choses, se pose des questions sur l'évolution de l'humanité. Cette situation lui apportera beaucoup de désillusions, mais aussi l'amour de sa vie.
On voit H.G. Wells qui n'est pas à l'aise dans ce monde moderne, malgré son attrait pour les évolutions technologiques. Il veut démonter tout ce qu'il trouve afin de comprendre le fonctionnement de ces appareils, inconnus pour lui, mais petit à petit il n'aspire qu'à une chose : Il souhaite que tout rentre dans l'ordre et qu'après avoir arrêté « Jack L'éventreur », il rentre tranquillement chez lui 86 ans plus tôt afin de reprendre sa vie. Il n'arrive pas à faire abstraction de ses convictions et se retrouve coincé dans ce monde qu'il a du mal à comprendre.
À l'inverse, pour Leslie John Stephenson « Jack l'éventreur », San Francisco en 1979 est un monde idéal où sa perversion va pouvoir s'épanouir en toute tranquillité, car ici il est inconnu et il n'existe pas. L'auteur nous le présente comme un homme moderne qui s'adapte rapidement à l'environnement où il est et qui y prend plaisir.
Ces visions de leur environnement peuvent sembler clichées, mais il s'agit d'un tableau critique de la société de l'époque.
Il y a une vision un peu manichéenne de la société : d'un côté le bien, qui découvre petit à petit que tout n'est pas simplement blanc ou noir et de l'autre côté le mal qui se prélasse dans la luxure et qui adopte rapidement ce nouveau monde.
Amy Robins, représente la femme moderne, mais elle devient rapidement la femme qui tombe amoureuse du premier venu et qui ensuite suit son amant sans trop se poser de questions (tout le contraire de la femme moderne et réfléchie).
Le roman est à lire si vous n'avez pas vu le film, sinon passez votre chemin.
Éditeur: Mnémos
Nombre de pages: 288
ISBN: 978-2-35408-106-5
Commentaires
Tiens, je me demandais justement il y a peu si ce film était tiré d'un bouquin ! :o) Je note ta remarque concernant le risque que l'on peut potentiellement prendre si l'on a vu le film (ce qui est mons cas), je le feuilletterai donc à l'occasion pour me faire une idée.