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Essais, documentaires

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mardi 19 août 2014 22:52

Molière à la campagne, d'Emmanuelle Delacomptée

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Molière à la campagne

L'histoire :
Le témoignage d'une jeune professeur de français, lors de sa première année d'enseignement dans un collège de campagne.

Mon avis :
Le ton de l'ouvrage est donné dès les citations au début du livre : on sent déjà le décalage énorme qu'il y a entre le côté théorique de l'enseignement et la pratique. Emmanuelle Delacomptée, professeur stagiaire, est nommée dans un collège de campagne, alors qu'elle n'a pas le permis de conduire. L'auteur aborde son quotidien durant cette première année avec un regard qui se veut humoristique, mais on sent une certaine distance avec ce qui est raconté. L'enseignante qui raconte semble désormais blasée.

Lâchée dans la réalité, sans aide ni soutien, elle aborde les relations avec sa classe de quatrième et le gouffre qui existe entre ce qu'attendent les programmes et ce que souhaitent les élèves : manque d'intérêt, de culture, de travail. Élèves que l'on maintient dans leur carcan au prétexte qu'ils ne pourront pas faire mieux, etc. Emmanuelle Delacomptée s'est limitée aux côtés négatifs de ce qu'elle a vécu et du peu de soutien (ou tardif) qu'elle a eu. Les différentes scènes en classe feront sourire ou rire, mais il s'agit d'une triste réalité, et on sent que peu de personnes s'intéressent réellement à la situation. On peut penser que l'enseignante manquait de fermeté, mais dans ces situations, ce n'est vraiment pas simple.

L'auteur raconte aussi ce qui se passe au cours de la formation IUFM qui se déroule en parallèle de l'année scolaire : entre les poncifs sur le rôle de l'Éducation Nationale et l'ineptie de la formation, il y a de quoi faire. N'étant pas enseignant, mais connaissant de près le milieu, je sais que ce qui est raconté est vrai, et ce n'est pas limité à une seule académie. La jeune enseignante découvre donc des formations sur la tenue de classe qui ont lieu plusieurs mois après que les cours ont commencé. En outre, le contenu de ces formations est inexistant. Elles n'apportent strictement rien aux jeunes enseignants. Ensuite, la plupart des formateurs sont de beaux parleurs, qui connaissent bien la philosophie à mettre en avant et les mots à utiliser pour ce faire (rappelons le classique « référentiel bondissant »), mais incapables d'aborder le côté pratique du métier, alors que cela devrait être la priorité de cette formation.

Les jeunes enseignants sont donc livrés à eux-mêmes et que cela soit à la campagne ou à la ville, ils peuvent rencontrer les mêmes problèmes. Par contre, l'auteur ne s'attarde pas et y fait seulement allusion : pour certains de ses collègues, l'année scolaire se déroule parfaitement dans des établissements et des classes agréables.

C'est un livre que je conseille aux personnes qui ne connaissent pas réellement (ou qui pensent connaître) le milieu de l'Éducation Nationale et qui, par ce biais, se feront une idée des inepties que rencontrent les enseignants qui souhaitent faire leur travail du mieux possible. Aux autres, cela leur rappellera de bons ou mauvais souvenirs...

Ce livre m'a été envoyé par les éditions JC Lattès.

Éditeur: JC Lattès
Nombre de pages: 264
ISBN: 978-2-7096-4577-5

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jeudi 14 novembre 2013 16:22

Manga, Histoire et univers de la bande dessinée japonaise, de Jean-Marie Bouissou

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Manga : Histoire et univers de la bande dessinée japonaise

Résumé :
Une approche de l'univers du Manga, cet art graphique omniprésent au Japon, afin de nous permettre de mieux l'appréhender au cours de nos lectures.

Mon avis :
Ce livre est dense et s'adresse à un public profane ou qui souhaite en savoir un peu plus sur ces ouvrages japonais qui fleurissent sur notre marché depuis de nombreuses années et auxquels de nombreux jeunes sont attachés.

Dans des termes simples, en un style accessible à tous, Jean-Marie Bouissou nous livre une histoire du manga au Japon afin de nous faire comprendre comment cet art a évolué jusqu'à s'exporter dans le monde entier. On découvre que l'art graphique est enraciné dans la culture japonaise depuis des centaines d'années et que le manga est un média de communication comme un autre, alors que nous, occidentaux, le voyons essentiellement comme un loisir.

Le manga s'est adapté à la société et se décline dans de nombreux domaines : économie, politique, sport, science-fiction, horreur... De même, on découvre que le marché japonais est très segmenté. L'auteur nous présente les nombreuses (trop nombreuses?) catégorisations du manga : Shonen, Shojo...
Les termes japonais sont explicités de façon claire et concise et la synthèse de l'auteur nous permettent de mieux comprendre le côté «pipi caca, petites culottes» récurrent dans ces ouvrages. Cela relativise la situation en replaçant le tout dans le contexte culturel et historique du pays du soleil levant.

Dans un pays où le manga est une industrie de masse qui s'adapte à ses lecteurs, ce livre fait évoluer notre regard sur le Japon et par la même occasion sur le manga.

Si vous souhaitez mieux comprendre ce qu'il y a autour du manga, n'hésitez pas à lire cet ouvrage, cela fera une bonne approche du sujet.

Éditeur: Philippe Picquier
Nombre de pages: 452
ISBN:978-2-80970-371-9

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mardi 24 septembre 2013 22:39

Peut-on rire de tout ? De Philippe Geluck

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Peut-on rire de tout ?

Résumé : un petit essai sur le rire, décliné sous toutes ses coutures par le créateur du Chat.

Mon avis :
Il s'agit d'un petit livre de 157 pages, qui se lit très facilement, sans complications. Il faut le prendre avec humour et le lire à différents degrés. D'ailleurs, au début de l'ouvrage, Philippe Geluck nous parle de Pierre Desproges[1], et je pense que ce dernier aurait adoré le petit passage d'humour noir le concernant.

L'auteur nous fait comprendre qu'il faut se méfier du conformisme et du bien-pensant. Il le fait tout en nuances, à travers ses chapitres où il analyse la réponse à la question « peut-on rire de... ». Tout le monde y passe, les jeunes, les vieux, les religions, etc. Certains passages sont un peu moins caustiques, mais il faut analyser cet ouvrage dans son ensemble et ne pas s'arrêter à quelques exemples ou digressions qui nous semblent moins bons, ou mauvais suivant notre sens de l'humour.

À travers ses lignes, Philippe Geluck nous fait comprendre que le politiquement correct tel qu'il se pratique désormais depuis quelques décennies nous amène à faire attention aux blagues que l’on pourrait faire, car la susceptibilité de certains peut conduire à un procès (ou pire, comme il le signale à différents moments), le tout avec humour...

Alors, peut-on rire de tout ? La lecture de cet essai me conforte dans ma pensée. Je suis d'accord avec la réponse apportée par l'auteur. Je dirais même que si des personnes n'arrivent pas à faire la différence entre humour et méchanceté gratuite (ce qui peut arriver), c'est qu'elles n'ont rien compris à la vie.

Et vous ? Qu'en pensez-vous ? Vous pouvez vous faire une idée en lisant ce livre !

Ce livre m'a été offert par les éditions Jean-Claude Lattès

Éditeur: Jean-Claude Lattès
Nombre de pages: 157
ISBN: 978-2-7096-3649-0

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vendredi 19 juillet 2013 17:50

Lire la bande dessinée, de Benoît Peeters

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Lire la bande dessinée

Mon avis:
Aujourd'hui, je vais sortir des romans pour parler BD (Il n'y a pas encore de chronique sur ce genre, mais cela ne devrait plus tarder.) et je vais présenter l'ouvrage de Benoît Peeters « Lire la bande dessinée » (édition 2002).

J'ai toujours été intéressé par la bande dessinée, au sens large du terme (BD, Mangas, Comics...) et afin d'approfondir mes connaissances, j'ai commencé à lire, il y a des années, des ouvrages spécialisés sur l'étude de ce genre (et aussi sur le dessin animé).

Benoît Peeters[1] est l'une des références dans ce domaine. Cet essai est vraiment bien fait, même s'il s'adresse, à mon sens, plutôt à un public de connaisseurs. Il s'agit d'une réédition de Case, planche, récit. Comment lire une bande dessinée, publié chez Casterman en 1991, puis 1998. C'est une édition révisée.
Cette première approche pourra par la suite être complétée par d'autres lectures afin d'approfondir certains thèmes ou orientations de la bande dessinée.

À travers son étude, l'auteur nous dresse l'historique du neuvième art et la façon dont les auteurs, comme Rodolphe Töpffer[2], ont évolué dans leur conception des pages et de la perception de ces images. Le subtil mélange texte, image évolue, afin de faire passer énormément d'informations.

Chaque auteur a sa propre vision de la bande dessinée : davantage de textes pour celui-ci, davantage d'images pour cet autre. L'auteur nous dresse un panorama de grands auteurs pour étayer son propos, même si on se doute qu'il ne peut pas citer tout le monde et qu'il a ses préférences.

On comprend alors, si on ne le savait pas déjà, qu'il y a non une bande dessinée, mais des bandes dessinées, et que les genres et styles se mélangent d'une BD à l'autre, voire d'une page à l'autre.

Benoît Peeters essaie une approche à la fois théorique et pratique de la bande dessinée, et il y parvient assez bien, même si certains passages sont un peu trop théoriques, voire philosophiques à mon goût.

L'avantage de cet ouvrage est de faire le point sur ses connaissances, ce qui permet de mettre à plat le tout et de clarifier certaines choses ou de mettre des noms sur des procédés que l'on a déjà repérés inconsciemment lors de nos lectures.

La lecture de la bande dessinée est un long apprentissage. Le regard que l'on porte sur cet art évolue au cours des années et de nos découvertes.

Éditeur: Flammarion
Nombre de pages: 193
ISBN: 978-2080800534

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