Fugue vénitienne, de Marie-Claude Gay
L'histoire :
La vie familiale et conjugale d'un homme et d'une femme mariés depuis 20 ans, vivant à Lyon, avec deux adolescents rebelles de dix-sept ans. Jusqu'au moment où Clarisse, la mère, se mette à douter de la fidélité de son mari...
Mon avis :
Clarisse a donc deux adolescents jumeaux, Arthur et Léa, qui sont exécrables. Au cours de l'histoire, on comprend que c'est à cause (et c'est patent dans le roman) de parents trop permissifs, qui s'occupent davantage de leur petite personne que de leur progéniture.
Olivier, le père, subvient financièrement aux besoins de la famille et préfère ensuite s'occuper de ses maîtresses, c'est plus pratique. Selon lui, petit à petit, sa femme l'a délaissé physiquement. De son côté, Clarisse nous fait comprendre que son éducation et son caractère font qu'elle ne prend pas de plaisir lors de l'acte amoureux et trouve cela répugnant, ce qui a créé un fossé dans le couple au cours du temps. Il n'y a pas de discussions, l'un ou l'autre botte toujours en touche, alors que c'est pourtant la base d'un couple: pouvoir discuter et clarifier les situations.
On découvre une Clarisse désabusée, enlisée dans sa situation familiale où elle se complaît et se morfond en même temps. On l'a voit tiraillée, se doutant de l'adultère de son mari, mais voulant lui faire confiance. Elle sera hésitante pendant longtemps sur la marche à suivre et elle se prendra réellement en main dans la dernière partie du roman. Avant, elle tergiverse sur ce qu'elle doit faire, même si elle a pris l'initiative de trouver un emploi, afin de devenir indépendante.
Les amis du couple qui gravitent autour, l'encouragent, surtout Laura, sa meilleure amie. Celle-ci pratique l'adultère allègrement, et justifie cela en argumentant que c'est la norme, et que « tant que cela ne se sait pas, cela ne peut pas faire de mal ». Elle encourage son amie à faire de même.
À travers le roman, on explique à l'héroïne, qui se pose de nombreuses questions sur sa vie de famille et sur l'attitude de son mari, qu'il est normal que
son mari la trompe, que c'est dans l'ordre des choses, qu'il ne faut pas en faire tout un plat, même sa mère s'y met.
Clarisse navigue a vue pendant pratiquement tout le roman, et les quelques aventures qu'elle a sont souvent désastreuses. On la sent mal dans sa peau, souhaitant se révolter, mais n'y arrivant pas ou n'en ayant pas la force.
Sur la quatrième de couverture, il est noté: « un roman à l'humour féroce qui égratigne les travers de la gent masculine ». Je cherche encore où se trouve cet humour...
Cela fait quelques romans de ce type que je lis, et je n'arrive pas à m'y faire. Vit-on réellement dans une société de l'adultère permanent ? Dans ce cas, à quoi sert un mariage, un divorce ? Je n'accroche pas à ce thème de l'adultère bien pensant ou présenté comme tel.
Ce livre m'a été offert par les éditions De Borée par l'intermédiaire de l'agence de communication Gilles Paris.
Éditeur: De Borée
Nombre de pages: 285
ISBN: 978-2-8129-0842-2