Images fantômes, Elizabeth Hand
L'histoire :
Cassandra Neary est une photographe sur le retour. Elle accepte un travail qui pourrait éventuellement la sortir de son marasme : interviewer
Aphrodite Kamestos, une artiste photographe des années 60 qui vit recluse sur une île.
Mon avis :
Il s'agit du premier roman traduit en français d'une série, qui en compte pour le moment trois, concernant Cassandre Neary[1]. Le titre original, « Generation loss », correspond très bien au contenu du roman. Je comprends le choix du titre français, même si je trouve le titre anglais plus adapté. Mais il aurait fallu donner une explication technique pour pouvoir
saisir ce choix : lorsqu'une vidéo ou une photo originale analogique est copiée, la copie subit des pertes et est d'une qualité inférieure. C'est cette dégradation qui est nommée « generation loss ». Dans ce roman, le thème principal est la photographie et de nombreux protagonistes y sont mêlés, de près ou de loin.
Le livre baigne dans une atmosphère étrange, dérangeante. Cass arrive sur une île, proche du Maine, où les habitants donnent l'impression de vivre en vase
clos. Le début présente Cass Neary. On découvre le personnage, sa vie ou plutôt son manque de vie. Elle est photographe, mais cela fait de nombreuses années
qu'elle enchaîne les petits boulots.
C'est quelqu'un d'antipathique, droguée, alcoolique. Elle a la cinquantaine, mais elle se comporte de la même manière que lorsqu'elle en avait vingt.
Elle est totalement malsaine dans ses réactions. Son truc est de prendre en photo des morts ou des personnes en train de mourir. Elle fouille dans les
affaires de tout le monde et vole ce qui l'intéresse.
Le roman est assez lent. Je n'ai pas eu d'empathie pour l'héroïne, mais pour Mackenzie. Cette dernière est complètement perdue dans ce coin isolé. Elle
cherche à se raccrocher à n'importe quoi pour entrapercevoir un avenir.
L'auteur décrit une atmosphère, des sensations. Il y a un fil conducteur, mais ne vous attendez pas à une véritable enquête. Ce sont plutôt les événements
qui guident Cass. D'ailleurs, l'ouvrage est vraiment centré sur cette dernière et sa passion pour la photographie morbide. Il y a bien sûr un peu d'action
sur la fin, mais attendez-vous, à l'image du roman, à des explications assez glauques.
Malgré ou à cause de cela, ce livre est addictif. Est-ce parce que différents personnages, à l'instar de l'héroïne, sont assez tordus ? Ou simplement pour voir jusqu'où pouvait aller la perversité de Cassandra ? Je ne sais pas, mais le récit, dans l'ensemble, m'a plu, même si la fin est quand même assez convenue. L'auteur donne de nombreuses informations et explications sur l'art de la photographie : méthodes, techniques, supports, etc.
Ce roman est un mélange de genres, raconté à la première personne par le personnage principal. Certaines situations secondaires n'auront pas d'explications (par exemple quel est l'animal étrange que Cass voit dans un arbre), mais ce n'est pas le but premier de cette histoire.
À découvrir !
J'ai reçu ce roman des éditions Super 8 dans le cadre de l'opération « Masse Critique » organisée par Babelio.
Titre: Images fantômes (Generation Loss)
Auteur: Elizabbeth Hand
Éditeur: Super 8 Éditions
Nombre de pages: 421
Traduction: Brigitte Mariot
ISBN: 978-2-3705-6065-0
Date de publication: 25 août 2016
Commentaires
Il a l'air super celui-ci ! La couverture est très belle !