La fin du monde a du retard, de J.M. Erre
L'histoire :
Clinique psychiatrique Saint-Charles.
Julius, amnésique et persuadé d'être traqué, suite à un complot international, s'évade avec Alice, une autre pensionnaire afin de révéler la vérité et d'empêcher la fin du monde quelques jours plus tard...
Mon avis :
J.M. Erre nous gratifie, encore une fois, d'un roman plein d'humour, parfois déjanté, loufoque et structuré comme un thriller.
Les deux principaux protagonistes sont poursuivis par des groupes mystérieux qui semblent vouloir les stopper dans leur quête: prouver au monde entier qu'un complot international existe depuis des millénaires.
Le roman fourmille d'idées saugrenues, comme le pigeon borgne unijambiste (personnage récurrent), les méthodes d'investigations de la police. Il utilise des figures de style pour mieux les détricoter, s'attarde sur des stéréotypes, comme le geek « king Chewbaka ». Sans compter certaines remarques du narrateur omniscient. Le tout dans un seul but : nous faire rire ! Et c'est réussi !
Le lecteur trouvera des phrases tirées de classiques de la littérature ou y faisant allusion, par exemple le commissaire Gaboriau[1] , Alice au pays des merveilles. Les clins d'oeil au cinéma , les frères Volfoni, Venantini, allusions aux « Tontons flingueurs[2]» , et beaucoup d'autres, dont certaines que je n'ai sûrement pas remarquées. Il y a aussi l'abbé Saint-Freu, que l'on rencontre ici en chair et en os, alors que dans « Le mystère Sherlock[3] », un des personnages lui envoyait des lettres déjantées, et que dans « Prenez soin du chien [4]», il tente d'étrangler une infirmière avec une sonde urinaire. Je pense qu'il apparaît aussi dans « Made in China » (que je n'ai pas encore lu).
Julius, qui se présente comme l'Élu, et qui doit faire éclater la vérité, est complètement « à la masse ». Il structure sa quête, comme tout héros digne de ce nom : il doit y avoir une course poursuite, une rencontre amoureuse, une baisse de moral, etc. Alice, de son côté, semble plus en retrait, mais quand les choses se compliquent, c'est elle qui prend l'affaire en main. Ours, le compagnon de Julius, porte bien son surnom. Mattozzi, le lieutenant de police, a un humour ravageur. On s'attache à l'ensemble des personnages, et l'auteur, comme à son habitude, fait le nécessaire pour nous surprendre dans le final.
Ne passez pas à côté de ce livre !
Éditeur: Buchet-Chastel
Nombre de pages: 400
ISBN: 978-2-283-02731-8