L’histoire :
William Pinkerton est à Londres depuis six semaines. Un soir, une femme qu’il recherche, Charlotte Reckitt, se jette à l’eau. Tout en étant
perturbé, William rend visite à d’anciens amis de son père et leur parle d’un certain Edward Shade...
Mon avis :
J’ai déjà quelques remarques à faire sur l’ouvrage : pour une fois, je trouve que le titre français est mieux que le titre original, ce qui
est assez rare pour être signalé. Par contre, je trouve la couverture française loin derrière la couverture originale. De plus, lors de ma lecture, j’ai
relevé deux ou trois erreurs dans le nom des personnages (Shore à la place de Shade, par exemple). Il est dommage que cela n’ait pas été repéré lors des
relectures. Enfin, je regrette que les normes concernant les dialogues n’aient pas été respectées par l’auteur (pas de tirets, de guillemets, etc), car
cela a rendu délicat le début de ma lecture, même si je me suis rapidement adapté.
Il s’agit d’un long roman, presque huit cents pages. Il n’y a pas beaucoup d’action, mais je n’ai pas ressenti de longueurs. Il ne s’agit pas réellement
d’un roman policier, ce côté est plutôt au second plan. On découvre surtout la vie de deux personnages : Adam Foole et William Pinkerton. L’histoire principale
se déroule en 1885 à Londres. L’auteur fait quelques bonds en 1862, aux États-Unis et en Afrique du Sud en 1874, enfin le roman se termine par
un épilogue en 1913.
Les passages sur la Guerre de Sécession, vue sous l’angle des services secrets sont très intéressants.
Les personnages ont de l’épaisseur. Ils sont complexes, loin des stéréotypes. Je me suis vite attaché à Adam Foole. Il est étrange, impénétrable et il
est rattrapé par son passé.
William Pinkerton est obsédé par un homme qui apparemment n’existe pas, que son père a poursuivi pendant des années : Edward Shade.
Très lentement, le romancier tisse les liens qui relient les protagonistes. Et dans ce Londres brumeux, rien n’est blanc ou noir, tout est gris et complexe,
comme la vie. Steven Price a réussi à rendre tangible son récit.
Les personnages secondaires, eux aussi, dans l’ensemble, sont réussis : Blackwell, Fludd, Molly. Je regrette que l’auteur n’ait pas trouvé le moyen de
dire ce que certains d’entre eux étaient devenus.
Après lecture, je trouve qu’il se dégage de ce roman une certaine violence, ou plutôt une certaine détresse : Guerre de Sécession, Policiers et détectives qui emploient facilement la manière forte, pauvreté et vie de misère de nombreux habitants de Londres, surtout de certains quartiers dont il est question dans le roman.
À lire !
Service presse des éditions Denoël.
Titre: L’homme aux deux ombres
Auteur: Steven Price
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 784
ISBN:978-2-2071-2566-3
Traduction: Pierre Ménard
Date de publication: 9 novembre 2017