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lundi 28 mars 2016 22:19

Trois jours et une vie, de Pierre Lemaitre

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Trois jours et une vie

L'histoire :
Un jour de 1999, Antoine, douze ans, assiste à la mort du chien de son voisin. Il ne le sait pas encore, mais cet événement va bouleverser sa vie.

Mon avis :
Ce roman est court. Trois jours pour bouleverser une vie, mais pas seulement une. L'événement est dramatique. Plus encore car Antoine a agi sous une brusque colère, et quand il se rend compte de ce qu'il a fait, son univers bascule. Ensuite, il n'arrête pas de ressasser les faits. Il vit dans la crainte que la vérité ne soit découverte et en même temps, il voudrait que cela arrive. Il imagine à de nombreuses reprises ce qui va se passer dès qu'on comprendra qu'il est un meurtrier. Ces scènes sont poignantes. Tout va lentement, et pourtant, je n'ai pas ressenti de longueurs lors de ma lecture.

L'auteur maîtrise totalement son récit. Il a réussi à rendre attendrissant un meurtrier. On s'attache rapidement au personnage d'Antoine. On comprend le comportement de cet enfant de douze ans suite au drame qu'il a déclenché. Le lecteur plonge dans les pensées du jeune garçon. On vit la situation de l'intérieur et l'incertitude qui ronge Antoine avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Pierre Lemaitre indique aussi ce que deviennent les autres protagonistes de cette histoire. La famille d'Antoine, celle du petit Rémi.

Il y a trois parties dans ce roman. La première (la plus longue) se déroule en 1999, au moment de la grande tempête qui a balayé le pays. La seconde se déroule en 2011, et rappelle que rien n'est jamais terminé. La dernière, constituée d'un seul chapitre, se déroule en 2015, et apporte un éclaircissement. Cette révélation lors des dernières pages peut paraître surprenante, mais elle est tout à fait plausible, et pose un autre regard sur les trois jours de 1999.

Le titre du roman est très bien choisi. La culpabilité rongera Antoine pendant les jours qui suivent le drame, mais aussi toute sa vie.

Ce livre est une véritable réussite.

À lire !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Albin Michel.

Titre: Trois jours et une vie
Auteur: Pierre Lemaitre
Éditeur: Albin Michel
Nombre de pages: 279
ISBN: 978-2-226-32573-0
Date de publication: 2 mars 2016

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mardi 8 mars 2016 22:21

Après Sara, d'Amanda Coe

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Après Sara

L'histoire :
Nigel et Louise, se rendent avec Patrick, leur beau-père, à l'enterrement de leur mère. Cette situation va laisser éclater de nombreuses choses.

Mon avis :
Le roman fait des aller-retours entre présent et passé. Il pose des questions sur l'amour et les relations familiales, ainsi que sur l'éducation.

On sent que les membres de la famille ne raffolent pas les uns des autres. Il y a un manque flagrant de communication entre-eux. Il y a du ressentiment à cause du passé. Et ils ne font rien pour aplanir les choses. Je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour les personnages.

Louise est psychologiquement très fragile. À mon sens, son comportement a rejailli sur sa fille, Holly, qui, elle aussi, a quelques problèmes. Patrick est un asocial. Il a un caractère épouvantable. Louise et Nigel ne comprennent pas comment leur mère a pu rester avec un homme tel que lui (j'ai eu la même réaction).
Mia a un comportement étrange, et même incompréhensible pour moi. Elle ne semble avoir aucune maturité et on ne sait pas quel est son véritable dessein.

Le seul personnage qui semble à peu près correct est Nigel (et encore, il n'est pas très net, mais cela se comprend un peu à la fin de l'histoire). Même Sara, qui est morte au début du roman, n'a pas déclenché chez moi d'empathie. D'ailleurs, quelques révélations m'ont fait comprendre qu'elle était responsable du devenir de ses enfants au-delà de leur semi-abandon. Il y a beaucoup d'égoïsme chez tous les protagonistes. Aucun n'est véritablement positif dans ce roman.

Ma lecture, avec du recul, fut laborieuse, sans doute à cause d'une écriture brouillonne. La romancière laisse de nombreuses questions en suspens. Elle pose beaucoup de questions, mais ne donne pas toutes les réponses. C'est au lecteur de deviner une partie de l'histoire. De plus, il y a des digressions qui n'apportent rien à l'histoire, et même, embrouillent un peu plus la situation. Dommage que l'auteur ait choisi cette solution. Ce livre a été une déception.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Denoël.

Titre: Après Sara (Getting Colder)
Auteur: Amanda Coe
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 318
Traduction: Claire-Marie Clévy
ISBN: 978-2-207-12489-5
Date de publication: 18 février 2016

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vendredi 4 mars 2016 19:32

Au premier chant du merle, de Linda Olsson

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Au premier chant du merle

L'histoire :
Elisabeth vit recluse dans son appartement. Un jour, Elias, un voisin lui apporte son courrier, suite à une erreur du facteur. Une étrange relation va alors se nouer à laquelle se joindra Otto, un retraité du même immeuble.

Mon avis :
Le récit, qui se déroule en Suède, tourne autour de trois types de solitude. Elisabeth, Otto et Elias. Trois personnes, trois vies différentes, trois façons de voir la vie. Chacun souffre à sa façon. Ils vont finir par se rencontrer, et petit à petit, essayer d'apprivoiser cet autre. Ils vont avoir des réflexions, des analyses de leurs vies respectives. Cela va les pousser à faire des choix. L'auteur se sert de moments simples pour mettre en situation ses personnages : un repas, une promenade, une simple discussion sur un pas de porte, etc.

Dans ce trio, Elisabeth semble la plus à plaindre. Elle vit recluse et paraît fortement atteinte psychologiquement. Otto, veuf et retraité, regrette certaines parties de sa vie. Elias n'assume pas vraiment sa personnalité, et en plus, il souffre d'une dyslexie assez handicapante. Les trois protagonistes sont attachants et émouvants. Il y a beaucoup de tendresse et de douceur en eux. Et pourtant, leur vie est loin d'être enviable.

La quatrième de couverture peut induire en erreur et laisser supposer un trop plein de romantisme. Or, ce n'est pas le cas. Il y en a un peu, mais c'est léger et bien amené, même si la romancière aurait pu s'en passer.

La fin du roman est en quelque sorte ouverte. L'auteur laisse le lecteur imaginer ce qu'il va ensuite se passer. Mais elle a donné, par petites touches, des indices tout au long du roman pour indiquer la direction à prendre.

Il y a de la finesse dans le style, une certaine dose de poésie dans la manière de tourner les phrases et de faire passer les sentiments. Ce livre est assez petit et je l'ai lu très rapidement.

À découvrir !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions l'Archipel par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Titre: Au premier chant du merle (The Blackbird Sings at Dusk)
Auteur: Linda Olsson
Éditeur: l'Archipel
Nombre de pages: 252
Traduction: Claire Desserrey
ISBN: 978-2-8098-18009-3
Date de publication: 10 février 2016

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lundi 29 février 2016 21:19

Tout ce qu'on ne s'est jamais dit, de Celeste Ng

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Tout ce qu'on ne s'est jamais dit

L'histoire :
« Lydia est morte. Mais ils ne le savent pas encore. » Il s'agit des deux premières phrases de ce roman. Puis, la tension commence à monter dans la famille qui attend le retour de sa fille prodigue de seize ans.

Mon avis :
L'histoire de ce roman est lente. Si vous êtes adeptes de sensations fortes, passez votre chemin. Celeste Ng nous raconte un drame familial. Chaque protagoniste se livre à une introspection, même le personnage de Lydia. La famille Lee donne l'impression d'une famille heureuse, mais c'est loin d'être le cas. Avec leurs origines chinoises, le père et les enfants sont stigmatisés dans cette Amérique des années 60-70 où il n'y a pas de véritable intégration.

Un narrateur omniscient passe en revue les différents personnages et dresse un portrait complexe de cette famille. Pour les parents, sous l'impulsion de Marilyn (la mère), seule compte Lydia. Elle seule est apte à faire de grandes choses.

Les enfants vivent mal cette situation, qu'ils gèrent chacun à leur manière, et que l'auteur décrit avec brio. Le comportement de chacun est décortiqué, analysé, en tenant compte du passé et des événements qui ont secoué cette famille. C'est profond, travaillé.
La mère de famille se sert de sa fille Lydia comme d'un substitut, afin de vivre l'ambition qu'elle avait lorsqu'elle était étudiante. Elle pousse sa manière d'être jusqu'à l'obsession.

James (le père) a réussi ses études, mais malgré tout, son intégration dans la société est superficielle. Il voit l'évolution de ses enfants à l'aune de ce qu'il a vécu à l'école et essaie de manière maladroite d'empêcher que cela ne se reproduise.
Le drame qui secoue cette famille repose sur de nombreux non-dits et sur une certaine faiblesse patente des parents. À mon sens, ils n'ont aucune circonstance atténuante. Les enfants ne font que s'adapter à la situation.

Je me suis vite trouvé absorbé par ma lecture. Le style de l'auteur est fluide et il convient parfaitement à l'histoire racontée. Le narrateur omniscient ne rapporte que les faits, les sensations. Il ne prend pas parti. Cela renforce la sentiment d'oppression qui plane sur cette famille. Comment éduquer ses enfants ?

À lire !

Service presse numérique des éditions Sonatine par l'intermédiaire de Netgalley.

Titre: Tout ce qu'on ne s'est jamais dit (Every Thing I Never Told You)
Auteur: Celeste Ng
Éditeur: Sonatine
Nombre de pages: 288
Traduction: Fabrice Pointeau
ISBN: 978-2-3558-4367-9
Date de publication: 3 mars 2016

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vendredi 26 février 2016 22:42

Nom d'un chien, d'André Alexis

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Nom d'un chien

L'histoire :
Un soir, dans un bar, Hermès et Apollon font un pari étrange : s'ils avaient la même intelligence, les animaux arriveraient-ils à être aussi malheureux que les hommes ? Les deux dieux décident de tenter l'expérience sur des chiens.

Mon avis :
Il s'agit d'un récit philosophique. S'il est vrai que le contenu est original et parfois dérangeant, le livre est loin d'être hilarant, comme l'indique la quatrième de couverture. Le titre original « Fifteen dogs » est plus proche du contenu du livre que « nom d'un chien » (même si le titre français convient), puisqu'on suit l'histoire des différents protagonistes.

À travers ces chiens, l'auteur nous amène à nous poser des questions sur notre société. On apprécie aussi de suivre leur vie, même si j'ai trouvé quelques longueurs dans le récit. Cela est sans doute dû au fait que j'espérais voir de l'humour, derrière un récit parfois léger. Il faut le reconnaître, à part ce qui tourne autour de Prince et un peu de Majnoun (et encore, cela est subjectif), le roman n'est guère joyeux.

À chaque fois que cela est nécessaire, les dieux interviennent dans la vie des chiens, alors qu'eux-mêmes s'étaient mis d'accord pour ne pas le faire. Au cours des chapitres, le lecteur suit les histoires des différents chiens qui se succèdent. Le fil conducteur est le pari qu'Hermès et Apollon ont fait, ainsi que la conscience qu'ont obtenu les animaux. Cette conscience les transforme en profondeur et les rapproche, par certains côtés, du comportement humain. Par contre, ils n'ont pas un total libre arbitre, puisque les dieux se permettent d'intervenir, tout comme ils le font dans les récits mythologiques.

La plume de l'auteur est alerte. Les idées développées sont très claires. Le travail effectué par l'auteur sur ses personnages est fortement inégal et cela est dommage. De plus, l'ensemble de la lecture ne m'a pas emballé. J'ai même eu un peu de mal pour le terminer, trouvant le récit trop lent.

Ce titre m'a été envoyé par les éditions Denoël.

Titre: Nom d'un chien (Fifteen Dogs)
Auteur: André Alexis
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 251
Traduction: Santiago Artozqui
ISBN: 978-2-207-13138-1
Date de publication: 18 février 2016

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