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jeudi 23 août 2018 12:29

POV : Point of View, de Patrick Bard

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POV : Point of View

L’histoire :
Lucas, un adolescent, est accroc au cyberporno depuis plusieurs années. Cela est devenu une véritable addiction. Il est plongé dans sa routine et ne pense pas que cela puisse changer.

Mon avis :
C’est un roman très intéressant qui parle des addictions chez les adolescents. L’auteur a choisi le cybersexe pour aborder le sujet. De nombreux adolescents ont des idées tronquées sur la relation amoureuse, avec toutes les images qu’ils peuvent côtoyer sur Internet et cela devient, sans se voiler la face, un problème de société.

Le processus d’addiction est bien décrit, les images sont crues, directes, réalistes, et ont un côté dérangeant, totalement voulu. C’est une bonne chose, car cela bouscule les préjugés, et pousse à nous faire réfléchir sur ce type de situation. Le roman se découpe en deux parties. La première se termine sur un point de rupture important, violent, auquel je ne m’attendais pas (donc bien amené par le romancier, et après réflexion, totalement logique). On suit la vie quotidienne de Lucas qui tourne exclusivement autour de son addiction, et les conséquences que cela entraîne : vie sociale inexistante, résultats scolaires catastrophiques, etc.

La deuxième partie traite le problème d’un point de vue médical, car à ce niveau, il s’agit d’une maladie psychologique. Il n’y a pas de jugement de valeur sur Lucas. Ce dernier se culpabilise lui-même, et ne peut s’empêcher de recommencer. On voit que c’est un lent processus, comme toute addiction. L'auteur maîtrise bien le sujet, et il l'aborde avec brio.

À travers ce roman, on découvre un manque de communication dans cette famille (et aussi un manque de surveillance sur les activités de Lucas lorsque celui-ci était plus jeune, puisqu’il était en sixième lorsqu’il a commencé à regarder régulièrement des vidéos pornographiques). Les parents sont complètement dépassés par la situation, et cela influe également sur leur couple.

Le roman se lit très facilement, et lui aussi est addictif.

À lire !

Note: Ma femme n'arrête pas de me dire qu'il y a des ressemblances avec «Héro, mon amour», d'Anna Onichimowska, qu'elle a ajouté d'autorité dans ma PAL.

Service presse des éditions Syros par l'intermédiaire de l'agence de communication LP Conseils.

Titre: POV : Point of View
Auteur: Patrick Bard
Éditeur: Syros
Nombre de pages: 235
ISBN: 978-2-74-852521-2
Date de publication: 23 août 2018

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dimanche 19 août 2018 21:56

La ferme aux maléfices, d’Édouard Brasey

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La ferme aux maléfices

L’histoire :
Géraldine hérite de manière inopinée d’une maison en Haute-Provence, inhabitée depuis 90 ans. Jean-Louis, son mari, voit en cela un nouveau départ, d'autant plus que Géraldine est enceinte. Ils abandonnent leur travail, et partent vers leur nouvelle vie.

Mon avis :
Au cours de ma lecture, j’ai eu peur que le paranormal ne soit trop présent. Or, ce n'est pas le cas, et c’est une bonne chose. Je pense que le roman aurait gagné en densité en éliminant ce côté paranormal. Par contre, j’ai rapidement deviné certains éléments, et cela a diminué la surprise, mais peut-être était-ce voulu.
L’auteur livre un récit glaçant du massacre perpétré en 1928. Cela fait froid dans le dos, surtout lorsqu’on sait que cela est réellement arrivé. L’alternance classique passé-présent est un plus dans ce roman. On découvre les différents éléments, et c’est prenant. J’ai moins accroché au côté paranormal. Est-ce dû à la manière de l’intégrer, ou bien comme je le pense, le récit ne s’y prête pas vraiment ?

J’ai trouvé Géraldine faible, pas sûre d’elle, et parfois immature. Je me suis même dit qu’elle était totalement stupide. Au vu de certains événements, une personne normalement constituée serait partie sans se retourner. Son couple part en morceaux, elle en fait le constat, et elle continue sur sa lancée.

Jean-Louis est quelqu’un d’orgueilleux. Dès le début, je ne l’ai pas apprécié. La suite du récit a confirmé mes sensations. Max est un jeune homme plein d’entrain, mais un brin bipolaire dans son comportement, et cela ne dérange pas Jean-Louis, et peu Géraldine (du moins au début).

Les personnages secondaires, comme Sauveur et Marguerite, sont intéressants. J’aurais aimé que leur rôle soit un peu plus exploité et explicité. Les habitants du village sont assez exécrables. Selon eux, la ferme de Géraldine porte malheur, donc tous tournent le dos aux propriétaires. C’est assez dérangeant en France au vingt et unième siècle. J’ai eu l’impression d’un retour en arrière de plusieurs siècles.
À mon sens, sans le côté vaudou, c’est un bon roman du terroir.
Il est très agréable à lire, j’ai tourné les pages avec plaisir. Le rythme est lent, afin de mettre le lecteur dans l’ambiance du lieu et de faire monter la tension.

À découvrir.

Titre: La ferme aux maléfices
Auteur: Édouard Brasey
Éditeur: De Borée
Nombre de pages: 490
ISBN: 978-2-8129231-8-0
Date de publication: 19 avril 2018

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lundi 6 août 2018 21:42

Poivre & Sel, de Guillaume Clicquot

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Poivre et Sel

L’histoire :
Une fois à la retraite, Françoise et Philippe Blanchot préparent, en secret, leur déménagement au Portugal, loin de la famille, afin de profiter de la vie. Mais tout ne se passe pas comme prévu.

Mon avis :
J’avais adoré « Garde tout, surtout les gosses[1] » du même auteur. C’est donc avec plaisir que j’ai attaqué ma lecture. Je l’ai trouvé un peu plus en retrait que le sus-cité. Pourtant, c’est un roman caustique à souhait qui permet de passer un bon moment de détente.
Les personnages principaux, Françoise et Philippe, sont égoïstes, mais ils ne sont pas les seuls (Cécile et Mamiline ne sont pas en reste). Les deux sexagénaires ne veulent plus avoir de problèmes sur les bras avant leur départ au Portugal : placer Mamiline dans une maison de retraite, vendre la maison familiale, se trouver un pied-à-terre à Paris pour leurs vieux jours, qui sera proche de leurs enfants, qui pourront s’occuper d’eux. Le ton est donné.

Tout bascule le jour où leur fille se sépare de son mari et leur demande de s’occuper des enfants : danse, équitation, rugby, etc. Dans un premier temps, les deux retraités trouvent différentes excuses pour décliner, mais ils sont vite rattrapés au tournant. Même si l’auteur utilise de grosses ficelles, les situations reflètent assez bien une certaine réalité. Il est difficile pour des grands-parents de dire non à un baby-sitting de leurs petits-enfants. Il n’est donc pas étonnant qu’il faille parfois ruser pour y échapper.
Françoise et Philippe ont déclenché peu d’empathie chez moi, mais leur situation est inconfortable. Ils ne sont pas vraiment libres de leurs choix, car il faut prendre toute la famille en compte, même s’ils n’ont plus personne à charge. Ils sont donc prêts à toutes les bassesses afin d’arriver à leurs fins. Ce sont ces réactions et interactions qui provoquent le rire, même si on peut les trouver atroces par moments. À travers différentes scènes, l’auteur décrypte aussi les rapports intergénérationnels grands-parents, parents, enfants. Il y a régulièrement des rebondissements et même si certains sont peu crédibles (Mamiline dans la maison de retraite, scène à la fin à propos de la vente de la maison), il ne faut pas oublier que nous sommes dans du divertissement et que c’est réussi.

À découvrir.

Service presse de Fleuve Éditions par l'intermédiaire de l'auteur.

Titre: Poivre et Sel
Auteur: Guillaume Clicquot
Éditeur: Fleuve Éditions
Nombre de pages: 280
Traduction: Cécile Ardilly
ISBN: 978-2-265-11805-8
Date de publication: 14 juin 2018

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jeudi 26 juillet 2018 21:33

La Valse des mouettes, de Madeleine Mansiet-Berthaud

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La Valse des mouettes

L’histoire :
Gabrielle travaille au paradis des enfers, plus connu sous le nom de phare de Cordouan. Marquée par la mort de sa mère en mer, elle voit le lieu comme un refuge.

Mon avis :
Nous découvrons la vie de Gabrielle à Meschers-sur-Gironde et son travail au phare de Cordouan à l’approche de la Seconde Guerre mondiale. La jeune femme trouve dans ce lieu le repos, et pense se rapprocher de sa mère, disparue en mer.
L’auteur nous fait découvrir l’histoire du phare. Elle s’est fortement documentée à ce sujet. Le lieu dégage une âme, une vie. Par moments, je me suis demandé si Gabrielle devenait folle. Ensuite, le roman bascule dans sa deuxième partie, et j’ai trouvé le regard de l’auteur plus détaché. Elle enchaîne les faits, et je n’ai pas ressenti la tension qui devrait être palpable dans une telle situation. D’ailleurs, au retour de Gabrielle, je n’ai pas ressenti le même élan qu’au début du roman. Les faits sont toujours intéressants, utiles même pour la mémoire, mais j’ai moins été touché (alors que cela aurait dû être le contraire au vu du sujet traité). L’histoire est classique, et mis à part le basculement au cours du roman (dû à la guerre), il n’y a pas de grandes surprises.

Gabrielle alterne ses semaines de travail au phare avec sa vie auprès de ses proches : son père (qui tient un bar) et sa grand-mère. Ces deux derniers cachent des informations à l'héroïne sur sa mère disparue et on suppute. Quand j'ai su la vérité, je me suis dit « Ah, c’est juste pour ça qu’il ne voulait pas lui dire ? ». J’ai trouvé cela léger, même si le contexte était différent de maintenant, mais il fallait bien expliquer la deuxième partie.
J’ai donc un avis mitigé sur ce livre. Une première partie, à mon sens, intéressante, même si je me demandais où l’auteur allait; et une deuxième plus plate, qui n’a pas réellement dégagé d’attrait.

Titre: La Valse des mouettes
Auteur: Madeleine Mansiet-Berthaud
Éditeur: Presses de la Cité
Nombre de pages: 368
ISBN: 978-2-2581-4809-3
Date de publication: 3 mai 2018

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jeudi 19 juillet 2018 12:13

Le Cactus, de Sarah Haywood

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Le Cactus

L’histoire :
Susan Green, quarante-cinq ans, apprend le décès de sa mère, ce qui semble peu l’affecter. Or, le jour où elle apprend le contenu du testament, son sang ne fait qu’un tour : pas question que son bon à rien de frère récupère le pactole !

Mon avis :
Une histoire au premier abord légère, mais qui est très loin de l’être. On entre dans les méandres de la vie de Susan, qui depuis sa plus tendre enfance, veut tout contrôler. Elle est même psychorigide et ses relations avec les autres se réduisent au strict minimum.
Le décès de sa mère va entraîner un conflit avec son frère au sujet de l’héritage. À cela s’ajoute un autre imprévu : elle est enceinte, alors qu’elle ne voulait pas d’enfant.

Le rythme est lent. Au premier abord, Susan ne déclenche pas d’empathie, elle est même exaspérante. Or, petit à petit, je me suis attaché à ce personnage qui fait tout pour cacher ses émotions et faiblesses aux autres. Susan a oublié de vivre sa vie.
Edward, le frère, au cours du roman, est peu appréciable. Il a par moments des réactions immatures (trois mois pour récupérer les cendres de sa mère et il râle, car sa sœur l’a fait avant lui).

Ce sont donc les interactions de Susan avec les autres qui vont être analysées et la lente évolution qui s’en suit. Sans oublier une partie de la révélation finale qui va totalement bousculer son petit univers. Sur la deuxième partie de la révélation, j’ai trouvé que l’auteur en faisait trop.

La fin qui en découle est sans surprise, mais cela ne m’a pas dérangé. La romancière a bien mené son récit.

À découvrir.

Service presse des éditions Denoël.

Titre: Le Cactus
Auteur: Sarah Haywood
Éditeur: Denoël
nombre de pages: 442
Traduction: Jessica Shapiro
ISBN: 978-2-207-13746-8
Date de publication: 7 juin 2018

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