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lundi 26 août 2013 07:22

Les livres des rai-kirah, I : L'esclave, de Carol Berg

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L'esclave

L'histoire :
Seyonne, un esclave entre au service d'un nouveau maître, le fils de l'empereur, Aleksander qui semble un personnage au comportement exécrable... L'esclave va devoir alors survivre et aider son maître...

Mon avis :
Dans ce premier volume d'une trilogie, nous voici emportés dans l'histoire de Seyonne, esclave depuis seize ans des Derhzi. Il va entrer au service du prince Aleksander.
Le milieu dans lequel évolue le héros est bien présenté : il est esclave, et son maître a le droit de vie et de mort sur lui. Il est dévoué à son travail. On découvre petit à petit ses origines. Il est issu d'un peuple, les Ezzariens, qui a été asservi par les Derhzi, mais qui depuis des siècles, combat dans l'ombre les démons, les rai-kirah, qui s'infiltrent dans les esprits des humains.

Au cours du roman, nous allons découvrir les origines de Seyonne, son monde natal, et son rôle dans sa vie antérieure, ce qui va le conduire à faire des choix et le pousser dans une aventure périlleuse pour lutter de nouveau contre les démons. Il va tout faire pour aider le fils de l'empereur à accéder au titre d'héritier de l'empire face à la machination qui va se déclencher. Seyonne va alors commencer à montrer des dons pour découvrir des objets ensorcelés et conjurer les sorts.

La magie est présentée ici comme un outil essentiel de la lutte contre le mal, souvent détournée de son usage par la guilde des magiciens qui n'en comprend pas réellement le sens.

De son côté, le fils de l'empereur va petit à petit appréhender le comportement de son esclave, qui au début lui est totalement incompréhensible.

Les personnages sont complexes, aux multiples facettes et on les découvre peu à peu. L'auteur nous apporte les éléments nécessaires à la compréhension à bon escient et les 624 pages passent sans difficultés.
L'histoire va connaître plusieurs rebondissements, ce qui nous fait apprécier le roman et nous plonge dans l'intrigue, même si l'un des derniers événements me paraît un peu tiré par les cheveux.

Ce premier volume est très intéressant. Je vais donc lire les autres volumes pour voir ce que cela donne.

Éditeur: Gallimard (Folio)
Nombre de pages: 624
ISBN: 978 2 0704 4293 5

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mardi 16 juillet 2013 15:00

L'héritage de saint Leibowitz, de Walter M. Miller Jr.

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l'héritage de saint Leibowitz

l’histoire :
Poney Brun, cardinal, souhaite que le schisme qui affecte l’Église, se termine. Pour cela, il faut combattre l’empire Texark de Hannegan VII. Il doit donc composer avec les peuples nomades. Pour cela, il fait appel, pour des raisons obscures, à Dent-Noire, un prêtre traducteur. Les aventures de Dent-Noire vont alors commencer...

Mon avis :
Nous voici avec la suite d’« Un cantique pour Leibowitz ». Ce roman a été écrit et publié 40 ans après le premier volume. L’auteur étant bloqué dans l’écriture de son livre, il a fait appel à un autre écrivain pour terminer le travail. Cette personne, Terry Bisson, explique en postface le travail effectué sur l’œuvre de Walter M. Miller Jr.

Je reprends ici mon cheval de bataille sur la traduction des titres en français : le titre original de l’auteur étant : « Saint Leibowitz and the Wild Horse Woman » (Saint Leibowitz et la Femme-Cheval-Sauvage) allusion aux peuples nomades, qui sont très présents dans l’histoire, pourquoi avoir traduit par « L’héritage de Saint Leibowitz », cela n’a pas de sens.

Ce deuxième volume raconte essentiellement l’histoire du frère Dent-Noire Saint-Georges, qui appartient à l’ordre albertien de Leibowitz. Donc contrairement au premier volume, qui s’étalait sur des siècles, celui-ci couvre la vie d’un homme. L’ouvrage fait 700 pages et reprend les ingrédients qui ont fait la réussite du premier volume : complots, politique et religion sont extrêmement liés. Suite au schisme provoqué dans « un cantique pour Leibowitz », l’Église cherche à retrouver son pouvoir et un unique pape.
Suite à l’holocauste nucléaire, la vie a évolué au milieu du désert, avec des populations nomades. L’auteur s’est appuyé sur la vie indienne pour créer tous ses peuples : leurs noms (Dent-Noire, Poney-Brun), les shamans... Mais contrairement aux Indiens, dans ces tribus le pouvoir appartient aux femmes, qui ont droit de vie et de mort sur les hommes et les chefs de clans.

Poney-Brun, cardinal en charge de la Secrétairerie aux Questions Ecclésiastiques Extraordinaires (SQEE), va utiliser Dent-Noire comme traducteur, mais ce dernier va vite se rendre compte que son maître cache des choses et qu’il se prépare des événements à même de bouleverser l’empire Texark et de redonner la prédominance à l’Église. Il est accompagné par Wooshin, un ex-bourreau de l’empereur, tueur professionnel, chargé de sa protection.

Poney-brun est présenté comme quelqu’un qui sait où il va et qui s’adapte facilement à toutes les situations. Il doit composer avec les diverses sensibilités des peuples nomades, même ceux qui connaissent peu la religion catholique, dans le seul but d’avoir des alliés face à l’empereur Hannegan VII.
Par contre, Dent-Noire doute beaucoup de lui-même et de son devenir comme prêtre. À de nombreuses reprises, il voudra être défait de ses vœux. Sur la fin de l’ouvrage, on verra une évolution de son comportement, à partir du moment où, semble-t-il, il trouve sa voie.
On retrouve aussi, à un moment, le personnage du juif errant, égal à lui-même.

L’histoire est complexe, lente comme dans le premier volume. Chaque chapitre commence par une règle de Saint-Benoît. Cette complexité et les lenteurs, ainsi que les retournements de situations sont intéressants, mais le livre en devient, à mon sens, trop long, beaucoup trop long. Les longues digressions sur les coutumes nomades, même si elles sont plaisantes, n’apportent rien à l’histoire principale qui est de battre l’empire Texark pour que l’Église reprenne sa place. Je pense qu’il aurait fallu élaguer largement dans l’ouvrage et retirer au minimum 200 pages, afin de lui donner plus de rythme, mais l’auteur étant décédé avant la publication, difficile, à mon avis, pour Terry Bisson de tailler dans le vif du scénario.

Ce livre m'a été offert par les éditions Gallimard

Éditeur: Gallimard (Folio)
Nombre de pages: 709
ISBN: 978-2-07-044929-3

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dimanche 30 juin 2013 15:00

Un cantique pour Leibowitz, de Walter M. Miller Jr.

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Un cantique pour Leibowitz

L'histoire :
Suite au Grand Déluge de flamme, il y a 600 ans, un homme, frère Francis de l'ordre albertien de Leibowitz, fouille dans le désert des ruines et y fait une découverte qui va bouleverser l'ordre des choses....

Mon avis :
Ce livre se compose de trois parties : Fiat homo, Fiat lux et Fiat voluntas tua. Il s'agit de trois périodes différentes s'étalant sur plusieurs siècles. Les personnages changent, mais la trame de fond reste la même : l'utilisation des armes atomique ayant détruit la civilisation, une poignée de moines décide de sauver ce qui peut l'être du savoir : sauvegarder les livres, afin de pouvoir faire perdurer l'histoire des ancêtres. Au cours de chaque partie, on avance de plus en plus dans une histoire sombre, de manigances politiques, et à nouveau de guerre. En arrière-plan, on voit l'histoire de l'abbaye de Leibowitz, qui elle, est toujours présente tout au long du livre. C'est l'élément géographique central du livre.

La première partie nous montre les balbutiements de ces prêtres, qui 600 ans après la catastrophe, essaient de faire perdurer le savoir en recopiant régulièrement les livres ou les fragments de livres qu'ils possèdent, tout en ne comprenant que rarement ce qu'ils copient.
Une découverte importante aura lieu et mettra des années à être reconnue comme telle. On comprend aussi qu'il existe des « difformes », des personnes ayant subi des mutations suite aux radiations, mais les hommes semblent avoir oublié les raisons réelles de cela, et cela ne transparaît qu'à travers le regard de la religion : le bien, le mal.

La deuxième partie est celle du renouveau : des savants, à l'aide des ouvrages du passé, font progresser le monde, mais cela ne semble quand même pas idyllique. Les nuances s'atténuent et on perçoit les tentations nouvelles de conquêtes et de pouvoir de l'homme sur ses semblables.

La troisième partie aborde de nouveau la guerre et les méthodes mises en place afin d'essayer de ne pas reproduire les erreurs du passé : l'euthanasie volontaire des malades des radiations etc, avec un énorme plaidoyer contre le suicide. On se rend compte que tout cela semble inéluctable, cyclique : on ne peut changer la nature de l'homme qui est de s'autodétruire, semble nous indiquer l'auteur.

L'ensemble de l'histoire est assez sombre, le tout avance lentement au début pour accélérer au moment du dénouement. L'antagonisme science / religion est présent, mais dans ce livre, au départ, c'est la religion qui préserve la science de l'oubli.

En plus de l'abbaye, il y a un personnage récurrent tout au long du roman, il s'agit du « juif errant », personnage qui reste une énigme. Il s'agit bien évidemment d'une allusion au personnage légendaire du moyen-âge.[1]

Il est clair que ce livre est une véritable satire de la société humaine, menée avec brio par l'auteur, même si je trouve que l'ouvrage était un peu lent.

Ce livre m'a été offert par les éditions Gallimard

Éditeur: Gallimard (Folio)
Nombre de pages: 450
ISBN:978-2-07-044930-9

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mercredi 8 mai 2013 19:15

Frontière Barbare, de Serge Brussolo

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Frontière barbare

Histoire :
David Sarella est exovétérinaire au service de l'OPU (Organisation des Planètes Unies). Il est appelé lorsqu'il faut pacifier des peuples extra-terrestre, des exomorphes.

Mon avis :
Dans la lignée de « la muraille interdite » (réédité récemment chez Milady), on retrouve là, chez Gallimard, un grand livre de Serge Brussolo, dans un domaine qu'il maîtrise parfaitement : la science-fiction.
L'histoire est rondement menée, comme toujours: David Sarella, accompagné de sa femme Ula, part pour une mission de pacification. Ces pratiques sont fortement surveillées par l'Eglise du Pardon Intergalactique, par l'intermédiaire du prêtre Akenôn, qui semble être en total décalage avec son environnement.
David décide que cela sera sa dernière mission avant une retraite méritée. Or cela ne se passe absolument pas comme prévu et notre héros se retrouve dans une situation inextricable .



Serge Brussolo, comme à son habitude, nous dépeint son personnage principal comme quelqu'un d'ordinaire , qui doute de lui-même, de ses capacités. David nous fait découvrir son monde, à travers son aventure, ainsi que sa vie personnelle, qui par son regard se révèle être factice dans les relations qu'il entretien avec ses enfants ou sa femme. Il vit toujours, d'une certaine façon, dans un monde du non-dit, où être triste est mal vu.
David se ressaisit grâce aux personnages qui l'entourent et qui par moment le secouent pour essayer de le ramener à la réalité, car lui-même se laisse aller.

A un moment de l'histoire, on se demande comment va faire l'auteur pour relancer l'intrigue, tout en gardant la cohésion de l'environnement dans lequel il évolue. Mais Serge Brussolo nous livre de nombreuses hypothèses tout au long du roman et arrive à nous surprendre, même jusque dans les dernières pages de son livre.

Le roman foisonne d'idées : les lois en vigueur concernant les décès, les enfants, sans compter des animaux des plus étranges : des éléphants géants cracheurs de feu, en passant par les hydrodrodermes, les systèmes de traduction instantanée, les vaisseaux spatiaux , tout est fait pour nous plonger dans le monde que nous découvrons et par moment on se dit « tiens, pourquoi pas »... Serge Brussolo, précurseur de ce que pourrait devenir le monde ?

Au cas où vous n'auriez pas compris, ce livre est à lire ! Et si vous ne connaissez pas cet auteur, n'hésitez pas, vous ne serez pas déçu !

Éditeur: Gallimard (Folio)
Nombre de pages: 432
ISBN: 978-2070447763

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lundi 7 janvier 2013 07:02

C'était demain, de Karl Alexander.

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C'était demain

L'histoire :
Londres, 1893 : H.G. Wells, créateur d'une machine à voyager dans le temps, engage une poursuite contre un de ses invités : il vient de découvrir que c'est « Jack l'éventreur ». Pour fuir la police ce dernier a utilisé la machine à voyager dans le temps et arrive à San Francisco en 1979.
Débute alors une course-poursuite entre les deux hommes, dans un monde pleins de surprises.

Mon avis :
C'était demain, roman d'avril 1979 (1980 en France dans une première édition) est agréable à lire, mais peut-être un peu long si on a vu le film ( ce qui est fort probable). Le film va à l'essentiel, même si désormais il fait un peu vieux (août 1979, aux USA, décembre 1979 en France). Le livre développe plus le côté adaptation et ressenti des hommes du passé au monde moderne. L'intrigue est sans grands rebondissements, avec une fin logique.



H.G. Wells est un anachronisme dans le monde de 1979. Wells est arrêté sur les idées de la fin du XIXè siècle: dans le monde moderne, pour lui, il n'y aura plus de guerres, ni de famines. L'humanité entière aura atteint la paix intérieure, le monde sera parfait. Le roman alterne entre l'histoire d'H.G Wells et celles de « Jack l'éventreur » et de la représentation du San Francisco de 1979 qu'ils se font tous les deux.

Pour Wells, idéaliste du XIXè siècle, le monde dans lequel il débarque est un rêve auquel il confronte ses idées. Il essaie de voir le bon côté des choses, se pose des questions sur l'évolution de l'humanité. Cette situation lui apportera beaucoup de désillusions, mais aussi l'amour de sa vie.
On voit H.G. Wells qui n'est pas à l'aise dans ce monde moderne, malgré son attrait pour les évolutions technologiques. Il veut démonter tout ce qu'il trouve afin de comprendre le fonctionnement de ces appareils, inconnus pour lui, mais petit à petit il n'aspire qu'à une chose : Il souhaite que tout rentre dans l'ordre et qu'après avoir arrêté « Jack L'éventreur », il rentre tranquillement chez lui 86 ans plus tôt afin de reprendre sa vie. Il n'arrive pas à faire abstraction de ses convictions et se retrouve coincé dans ce monde qu'il a du mal à comprendre.

À l'inverse, pour Leslie John Stephenson « Jack l'éventreur », San Francisco en 1979 est un monde idéal où sa perversion va pouvoir s'épanouir en toute tranquillité, car ici il est inconnu et il n'existe pas. L'auteur nous le présente comme un homme moderne qui s'adapte rapidement à l'environnement où il est et qui y prend plaisir.
Ces visions de leur environnement peuvent sembler clichées, mais il s'agit d'un tableau critique de la société de l'époque.
Il y a une vision un peu manichéenne de la société : d'un côté le bien, qui découvre petit à petit que tout n'est pas simplement blanc ou noir et de l'autre côté le mal qui se prélasse dans la luxure et qui adopte rapidement ce nouveau monde.

Amy Robins, représente la femme moderne, mais elle devient rapidement la femme qui tombe amoureuse du premier venu et qui ensuite suit son amant sans trop se poser de questions (tout le contraire de la femme moderne et réfléchie).

Le roman est à lire si vous n'avez pas vu le film, sinon passez votre chemin.

Éditeur: Mnémos
Nombre de pages: 288
ISBN: 978-2-35408-106-5

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