L’histoire :
Une fois à la retraite, Françoise et Philippe Blanchot préparent, en secret, leur déménagement au Portugal, loin de la famille, afin de profiter
de la vie. Mais tout ne se passe pas comme prévu.
Mon avis :
J’avais adoré « Garde tout, surtout les gosses[1] » du même auteur. C’est donc avec plaisir que j’ai attaqué ma lecture. Je l’ai trouvé un peu plus en retrait que le sus-cité. Pourtant, c’est un roman caustique à souhait qui permet de passer un bon moment de détente.
Les personnages principaux, Françoise et Philippe, sont égoïstes, mais ils ne sont pas les seuls (Cécile et Mamiline ne sont pas en reste). Les deux sexagénaires
ne veulent plus avoir de problèmes sur les bras avant leur départ au Portugal : placer Mamiline dans une maison de retraite, vendre la maison familiale,
se trouver un pied-à-terre à Paris pour leurs vieux jours, qui sera proche de leurs enfants, qui pourront s’occuper d’eux. Le ton est donné.
Tout bascule le jour où leur fille se sépare de son mari et leur demande de s’occuper des enfants : danse, équitation, rugby, etc. Dans un premier temps,
les deux retraités trouvent différentes excuses pour décliner, mais ils sont vite rattrapés au tournant. Même si l’auteur utilise de grosses ficelles,
les situations reflètent assez bien une certaine réalité. Il est difficile pour des grands-parents de dire non à un baby-sitting de leurs petits-enfants.
Il n’est donc pas étonnant qu’il faille parfois ruser pour y échapper.
Françoise et Philippe ont déclenché peu d’empathie chez moi, mais leur situation est inconfortable. Ils ne sont pas vraiment libres de leurs choix, car
il faut prendre toute la famille en compte, même s’ils n’ont plus personne à charge. Ils sont donc prêts à toutes les bassesses afin d’arriver à leurs fins.
Ce sont ces réactions et interactions qui provoquent le rire, même si on peut les trouver atroces par moments. À travers différentes scènes, l’auteur décrypte
aussi les rapports intergénérationnels grands-parents, parents, enfants. Il y a régulièrement des rebondissements et même si certains sont peu crédibles
(Mamiline dans la maison de retraite, scène à la fin à propos de la vente de la maison), il ne faut pas oublier que nous sommes dans du divertissement
et que c’est réussi.
À découvrir.
Service presse de Fleuve Éditions par l'intermédiaire de l'auteur.
Titre: Poivre et Sel
Auteur: Guillaume Clicquot
Éditeur: Fleuve Éditions
Nombre de pages: 280
Traduction: Cécile Ardilly
ISBN: 978-2-265-11805-8
Date de publication: 14 juin 2018