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dimanche 11 juin 2017 17:18

Le travailleur de la nuit, de Matz et Chemineau

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Le travailleur de la nuit

L’histoire :
La vie d’Alexandre Jacob, qui aurait influencé Maurice Leblanc dans la création d’Arsène Lupin (ce que l’auteur de ce personnage a toujours nié).

Mon avis :
Il s’agit d’un récit complet en 126 pages (128 avec la postface) basé sur une histoire vraie. J’ai apprécié la découverte de ce personnage hors norme qu’a été Alexandre Jacob. L’album est découpé en cinq parties : une jeunesse en mer, l’illégaliste, Les travailleurs de la nuit, la guillotine sèche, Je me suicide un samedi...

L’album commence lors du procès d’Alexandre Jacob en 1905. Il s’ensuit une série de flashbacks pour nous relater la jeunesse du personnage, son évolution et ce qui l’a conduit au bagne. Ensuite, le lecteur l’accompagne jusqu’à la fin de sa vie.
Le récit est rythmé et intéressant. Alexandre Jacob est quelqu’un de révolté. La vie a fait de lui ce qu’il est devenu. D’ailleurs, il le dit lors de son procès, c’est la société inhumaine de l’époque qui l’a créé.
Alexandre Jacob avait une certaine éthique concernant ses vols : il ne s’attaquait qu’à ceux qu’il considérait comme des profiteurs : le clergé, les riches, mais pas les travailleurs, même s’ils avaient fait fortune. Il était très proche des milieux anarchistes et le récit montre bien la violence de l’époque.

Cet album est un véritable récit d’aventure, peut-être un peu idéalisée. Il s’agit aussi d’une autre époque, très difficile, où très jeune, on pouvait déjà être au travail (onze ans en ce qui concerne le personnage). J’ai trouvé que les auteurs avaient tendance à magnifier le personnage, et j’ai vraiment aimé cette lecture, mais pour ne pas être arrêté, Alexandre Jacob est allé jusqu’à tuer, ce qui, à mon sens, ne se justifie pas. D’un autre côté, le récit étant raconté par le protagoniste lui-même, difficile de faire autrement.

J’ai aussi apprécié le style des dessins, ainsi que la mise en couleur. Je trouve que cet album est une réussite.

Titre: Le travailleur de la nuit
Auteur: Matz%%Dessinateur: léonard Chemineau
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 128
ISBN:978-2-36981-273-9
Date de publication: 19 avril 2017

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mercredi 7 juin 2017 22:45

Yin et le dragon T2 : les écailles d’or, de Richard Marazano et Xu Yao

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Yin et le dragon T2 : les écailles d’or

L’histoire :
Dans Shanghai occupée, Yin et son grand-père continuent de prendre soin du dragon d’or (Guang Xinshi), mais il est très difficile de rester discret dans un pays en guerre.

Mon avis :
Dans ce deuxième volume de la trilogie[1], on retrouve les mêmes protagonistes que dans le précédent : Yin et son grand-père, le capitaine japonais et la bande d’enfants, sans oublier le dragon d’or. Les auteurs mêlent toujours fiction et faits historiques, ce qui apporte plus de profondeur au récit.

Le dessin est au même niveau que sur le premier tome. Les scènes maritimes sont plus sombres, car se déroulant essentiellement de nuit et avec Xi Quong, le dragon noir. La présence de ce dernier pèse sur tout l’album, et crée un suspense par son approche lente mais bruyante qui annonce l’apocalypse.

Au cours de l’album, on découvre les relations qui existent entre les deux dragons et les raisons qui les poussent à s’affronter. Le capitaine japonais dévoile ses intentions (et sa culture) et Yin va de nouveau agir à sa guise, même si elle est confrontée à la réalité de l’occupation japonaise (certaines scènes sont assez dramatiques). C’est peut-être même cette découverte qui pousse la petite fille à agir.

Un album agréable, mais plus sombre. J’émettrais un petit bémol : à part les informations mythologiques sur les deux dragons, j’ai eu l’impression de ne pas avancer dans l’histoire, et pourtant, le combat approche. J’aurais aimé encore plus d’action et d’autres rebondissements. J’ai attendu pendant tout l’album l’affrontement des deux dragons, tout en sachant que cela ne viendrait sans doute que dans le dernier tome.

Il faudra attendre la fin de l'histoire pour assouvir ma soif.

Titre: Yin et le dragon T2 : les écailles d’or
Auteur: Richard Marazano
Dessinateur: Xu Yao
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 60
ISBN:978-2-36981-177-0
Date de publication: 26 avril 2017

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lundi 5 juin 2017 22:30

L’oeil de la providence, de Robert de Rosa

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L’oeil de la providence

L’histoire :
Lors de sa cérémonie d’intronisation chez les francs-maçons, Joseph Raminovitch meurt suite à un malaise. Les inspecteurs Spinoza et Des Cartes sont chargés de mener cette affaire délicate.

Mon avis :
Il s’agit d’un roman policier, dont l’enquête sert de prétexte, afin de raconter au lecteur certains événements dramatiques survenus lors de la seconde guerre mondiale. De même, l’auteur aborde de façon sommaire la franc-maçonnerie et son mode de fonctionnement. Le roman se déroule en 1985. On le sait, grâce à quelques indices laissés par le romancier, par exemple avec l’allusion au début de l’affaire Grégory[1].

Le roman se découpe en trois parties : la première partie de l’enquête, les événements qui se sont déroulés en 1942 avec la rafle du Vel’d’Hiv, et enfin, le dénouement. Les policiers développent différentes pistes : familiales, professionnelles, relationnelles. L’enquête en elle-même est intéressante, mais je n’ai pas apprécié le choix du romancier quant à la fin. Je trouve cela un peu trop simple.

Les policiers qui mènent l’enquête ont des noms qui cadrent avec leur caractère : Robert Spinoza, Grégory Des Cartes et Marcel Broust. Il y a aussi l’allusion à d’autres personnes, comme le Docteur Destouches, qui a un petit penchant antisémite[2] . Le choix du nom, à mon avis, n’est pas anodin. De même, comme précisé sur la quatrième de couverture, les deux inspecteurs Spinoza et Des Cartes philosophent sur la vie, ainsi que leur chef. Il y a sans doute d’autres références que je n’ai pas repérées.
Un petit roman agréable, mais qui m’a laissé sur ma faim pour le côté enquête. Robert de Rosa s’est bien documenté pour étayer son histoire, et d’ailleurs, il donne quelques précisions, regroupées dans les notes de fin.

Titre: L’oeil de la providence
Auteur: Robert de Rosa
Éditeur: Édition De Borée
Nombre de pages: 292
ISBN: 978-2-8129-1970-1
Date de publication: 25 août 2016

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jeudi 18 mai 2017 22:43

Little girl gone, d'Alexandra Burt

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Little girl gone

L’histoire : Estelle Paradise est secourue après un grave accident. À l’hôpital, elle découvre qu’elle est soupçonnée d’avoir fait disparaître Mia, sa fille de sept mois. Une longue angoisse commence.

Mon avis : Le thème utilisé est classique. Estelle est fortement perturbée et a peu de soutien dans son entourage. Comme elle a perdu la mémoire, elle accepte, sous la pression de son mari, de se faire interner dans un hôpital psychiatrique. De cette manière, elle pourra sans doute faire la lumière sur les événements qui ont conduit à la disparition de son enfant.

L’auteur s’appuie sur la psychologie d’Estelle afin de développer un suspense assez prenant. Cette mère de famille est instable, et les éléments donnés par l’héroïne ne plaident pas en sa faveur. On découvre qu’elle fait une dépression post-partum et les idées quelle a vis-à-vis de sa fille sont assez dérangeantes.

En même temps, elle vit un cauchemar éveillé. L’anxiété est son mode de vie avant et après la disparition de Mia. C’est un véritable puzzle qui va se remettre en place, de manière lente, très lente. D’ailleurs, il ne faut pas s’attendre à un rythme soutenu, l’auteur prend son temps. J’ai été aspiré par l’histoire, mais malgré cela, j’ai ressenti quelques longueurs lors de certains passages. Il y a aussi l’incapacité de la police à mener une enquête digne de ce nom. Mais le thème central est celui de cette mère dépressive qui veut savoir ce qu’il est arrivé à son enfant.

Titre: Little girl gone
Auteur: Alexandra Burt
Éditeur: Denoël
Nombre de pages: 430
Traduction: Santiago Artozqui
ISBN: 978-2-207-13358-3
Date de publication: 13 avril 2017

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mardi 9 mai 2017 08:00

Paysage après la bataille, de Éric Lambé et Philippe de Pierpont

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Paysage après la bataille

L’histoire :
Une femme observe une toile dans un musée. Elle est totalement absorbée dans la contemplation de cette scène de bataille jonchée de morceaux de corps. Peu de temps après, elle arrive dans un camping isolé.

Mon avis :
Il s’agit d’un ouvrage assez intrigant : il fait environ 400 pages, et il y a très peu de texte. Il faut donc s’attacher aux dessins pour comprendre l’histoire. Au cours de ces pages, nous suivons Fany. Cette dernière semble complètement perdue. Elle va s’isoler dans un petit camping pour séjours de longue durée où seules quelques personnes résident. D’ailleurs, les autres habitants (Pierrot, Jean, Gina, Jean-Louis) donnent l’impression d’être aussi perdus qu’elle.

Ce qui ressort de cette lecture, c’est la solitude, ainsi que les méandres de la conscience terrassée par les événements. À travers ce récit, chaque personnage devra trouver sa voie.

Le graphisme est assez simple. Les auteurs se sont surtout attachés à l’analyse des idées, des émotions. On se doute assez rapidement des raisons qui poussent Fany à fuir. Car il s’agit bien d’une fuite. Elle reste ancrée dans son passé, elle n’arrive pas à tourner la page. Cela peut se comprendre, mais ce faisant, elle se coupe de la personne qui pourrait l’aider et la soutenir. De plus, même une lecture attentive des pages ne permet pas de saisir toutes les nuances que les auteurs ont voulu faire passer. J’ai trouvé que cela rendait cette histoire assez incompréhensible. J’ai saisi la trame principale, mais je n’ai absolument pas compris la présence de certaines pages. Représentation d’une âme morcelée ? Métaphores métaphysiques ? Aucune idée et c’est assez dommage. Cet ouvrage ressemble plus, à mon sens, à une expérience comme « Fin de la parenthèse [1]» de Joann Sfar, et je crois que je ne suis pas fait pour ça.

Service presse des éditions Actes Sud par l'intermédiaire de Lecteurs.com.

Titre: Paysage après la bataille
Auteur: Philippe de Pierpont
Dessinateur: Éric Lambé
Éditeur: Actes Sud Éditions
Nombre de pages: 420
ISBN:978-2-3300-6998-8
Date de publication: 19 octobre 2016

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