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Bandes dessinées, mangas

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vendredi 3 avril 2015 17:46

Le sculpteur, de Scott McCloud

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Le sculpteur

L'histoire :
David Smith rêve d'être un sculpteur célèbre, mais la réalité est loin d'être aussi simple. Complètement désespéré, il est prêt à tout pour atteindre son but.

Mon avis :
Ce roman graphique de près de 500 pages est absolument magnifique! Une fois plongé dans la lecture, difficile d'en sortir. David Smith est un personnage tourmenté. Cette histoire a un côté fantastique dû au pouvoir que David acquiert en échange de sa mort deux-cents jours plus tard : sculpter tout ce qu'il veut avec ses mains. Sa vie quotidienne devient un enfer et il va devoir trouver son chemin.

Le côté psychologique de David est longuement travaillé. Le personnage a de l'épaisseur. Le lecteur s'y attache : il garde un côté adolescent, fougueux, exalté, qui ne mesure pas forcément toutes les conséquences de ses actes, mais qui ne cherche pas à faire du mal. L'histoire est d'une noirceur absolue, mais cela n'empêche pas de ressentir une certaine mélancolie qui émane des dessins. D'ailleurs, je trouve que cela est renforcé par l'utilisation omniprésente de la couleur bleue et de ses dégradés.

Il y a aussi du romantisme avec le personnage de Meg. La jeune femme semble forte, mais elle aussi est torturée par sa vie. Même s'il y a de nombreuses hésitations entre David et Meg, on sent qu'ils se complètent parfaitement. Une grande sensibilité émane d'eux.
On découvre aussi le monde de l'art, de la sculpture, de la difficulté de réussir et aussi des personnes qui gravitent autour de tout cela : parasites, profiteurs, idéalistes (comme dans tous les métiers) qui essaient de vivre ou de profiter de leur passion.

Le lecteur pourrait envisager que le nombre de pages soit rédhibitoire, mais ce n'est pas le cas. Il n'y a aucun temps mort et les rebondissements sont judicieusement placés. Au fil des pages, on ressent vraiment une course contre l'inéluctable, une sensation de vitesse et de vertige, renforcée par de nombreuses représentations d'immeubles en plongée ou contre-plongée.

À lire !

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres par l'intermédiaire de l'agence de communication Gilles Paris.

Titre: Le sculpteur (The sculptor)
Auteur: Scott McCloud
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages:485
Traduction: Fanny Soubiran
ISBN: 978-2-36981-124-4
Date de publication: 19 mars 2015

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lundi 23 mars 2015 22:21

Blacksad, de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido

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Blacksad

L'histoire :
Après le meurtre de son ancienne petite amie, John Blacksad, détective privé, décide de mener son enquête afin de la venger.

Mon avis :
J'ai découvert cette série à travers l'intégrale des albums existants, publiée fin 2014. Cela représente cinq albums[1] et environ 300 pages. Les personnages sont des animaux humanisés. J'ai tout de suite accroché aux caractéristiques de John Blacksad, ce détective à l'ancienne un peu blasé, souvent en marge de la loi.
Blacksad est un chat noir avec un museau blanc. Des traits de caractère humains sont associés à chaque type d'animal (anthropomorphisme[2]). Et les personnages importants ont de l'épaisseur. Blacksad, derrière un côté sévère et distant, a bon cœur. La vie a été difficile pour lui. Les personnages qui gravitent autour de lui lors de ses enquêtes sont aussi souvent attachants. Par exemple, Weekly est une fouine qui a une hygiène limitée. C'est un journaliste qui chasse les scoops, mais il a quand même une morale.

C'est du polar, rondement mené, et pas toujours très gai, malgré quelques petites touches d'humour par moments. Les ambiances sont souvent sombres, comme les passages dans les bars louches. J'ai apprécié le travail réalisé sur les personnages et les décors. Le trait de crayon pour humaniser les animaux est vraiment réussi. Le dessinateur a parfaitement réussi à intégrer des traits humains dans le physique de ses personnages. D'ailleurs, le lecteur trouvera des esquisses préparatoires à la fin de cette intégrale, ainsi que quelques petites histoires inédites en album.

Les ambiances sont bien rendues, surtout par le choix des couleurs, sans compter les nombreux détails présents à chaque page. J'ai véritablement plongé dans le monde de Blacksad, si lointain, et en même temps si proche par le traitement que les auteurs ont su apporter. De nombreux thèmes sont abordés: racisme, violence, politique, corruption, amour, etc. Les albums s'enchaînent facilement, même si j'ai moins accroché à la dernière histoire, «Amarillo». Enfin, deux nouvelles histoires seraient prévues pour 2016.

Adeptes d'histoire policière ? Laissez-vous tenter par Blacksad !

Service presse numérique envoyé par les éditions Dargaud.

Titre: Blacksad
Auteur: Juan Diaz Canales
Dessinateur: Juanjo Guarnido
Éditeur: Dargaud
Nombre de pages: 300
ISBN: 978-2-2050-7398-0
Date de publication; 13 Novembre 2014

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mardi 17 mars 2015 22:13

Les promeneurs sous la Lune, de Zidrou et Mai Egurza

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Les promeneurs sous la Lune

L'histoire :
Napoléon Cavallo est somnambule. Ce matin-là, pour la troisième fois, il se réveille dans le lit d'une inconnue : Linh Yu Berlier. Afin de ne pas être poursuivi, il accepte de se faire soigner.

Mon avis :
C'est un conte moderne. L'album est découpé en plusieurs parties, calquées sur les phases du sommeil. Les illustrations des titres de ces parties se rapportent à des contes (Blanche-Neige, Peter Pan, etc).

Cet album est très sympathique, léger, rempli d'humour (il n'y a qu'à voir le chien et le médecin spécialiste des ronflements). Le récit a une certaine douceur, qui se rapproche un peu du sommeil. On se détend lors de la lecture. Cela est renforcé par les cases qui ne sont pas rectilignes, mais possèdent une petite ondulation, qui nous fait toujours un peu hésiter entre la réalité et le rêve. Napoléon et Linh sont attachants. Malgré le fait qu'ils ne se connaissent pas, il se dégage de leur rencontre une certaine tendresse. Les auteurs ont joué sur la différence physique entre les deux personnages principaux. Napoléon est grand, athlétique, alors que Linh est petite, avec quelques formes. De même, l'arrondi des dessins renforce cette impression. Il n'y a rien d'anguleux, de tranché, tout se fait avec une grande douceur.
Les personnages secondaires comme Light, la vieille voisine, ou les médecins, sont aussi utiles et intéressants. Ils nous font sourire à travers les discours qu'ils tiennent et renforcent le côté humoristique et légèrement déjanté de cet album.

La fin est logique, et même attendue. Par contre, j'aurais aimé en savoir plus sur la maladie qui a conduit à cette situation, même si ce n'est qu'un prétexte, un fil conducteur de l'histoire. Je n'aurais pas été contre des pages supplémentaires me permettant de continuer à me détendre.

Si vous désirez passer un agréable moment, léger, n'hésitez pas à découvrir cette BD.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres.

Titre: Les promeneurs sous la Lune
Auteur: Zidrou
Dessinateur: Mai Egurza
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 70
ISBN: 978-2-36981-105-3
Date de publication: 18 mars 2015

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jeudi 26 février 2015 23:16

Golden Dogs, T4: Quatre, de Griffo et Desberg

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Golden Dogs, T4: Quatre

Chronique du tome 1
Chronique du tome 2
Chronique du tome 3

L'histoire :
Les Golden Dogs, de nouveau réunis, décident de réaliser leur plus gros coup et de faire payer le juge Aaron.

Mon avis :
Voici le dernier tome de la série «Golden Dogs». Nous arrivons donc à la conclusion de l'histoire. Fanny raconte toujours les aventures du groupe, qui s'est reconstitué lors du troisième tome.
Dans cet album final, l'histoire est lente. Malgré quelques scènes d'action, c'est surtout le côté psychologique des personnages qui est travaillé. La suspicion est présente entre les différents membres du groupe et on sent une tension, une gêne dans leur façon d'être. Les auteurs nous font encore découvrir des informations sur leurs personnages, mais cela n'a plus le même charme.

Orwood semble avoir tout prévu et anticipé, mais ses choix sont étranges. Il paraît totalement détaché des événements. Lucrèce et Lario sont en retrait. Fanny semble beaucoup plus décidée et d'un autre côté, aigrie par la situation dans laquelle elle se trouve. On découvre le devenir des différents protagonistes. J'ai trouvé certaines situations un peu trop simplistes (exemple: la façon dont est évincé le juge Aaron).

L'histoire bascule un peu dans le mystique, ce qui est étrange, surtout parce qu'au départ, c'est un groupe de voleurs et d'assassins. Je trouve que la fin laisse à désirer. À la dernière page, j'ai voulu poursuivre ma lecture pour savoir ce qui suivait, mais rien... Ce qui renforce ce sentiment, c'est l'impression que les auteurs se sont ménagé une fin ouverte, afin de ne pas fermer totalement la porte de cette histoire, dommage. J'ai vraiment un sentiment de manque de profondeur du scénario. Est-ce dû au manque d'action et à l'éclairage psychologique des personnages ? Peut-être, mais cela laisse une impression d'inachevé.

Les dessins sont toujours aussi travaillés. Les auteurs se sont fait plaisir. On se délecte du réalisme des décors et des ambiances de Griffo. L'ensemble est toujours précis.

Une version numérique de cet ouvrage m'a été envoyée par les éditions Le Lombard.

Titre:Golden Dogs: Quatre
Auteur: Desberg
Dessinateur: Griffo
Éditeur: Le Lombard
Nombre de pages: 46
ISBN: 978-2-8036-3496-5
Date de publication: 23 janvier 2015

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mercredi 18 février 2015 14:03

Elle s'appelait Tomoji, de Jirô Taniguchi

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Elle s'appelait Tomoji

L'histoire :
La jeunesse campagnarde de Tomoji Uchida, jusqu'à son mariage, vue à travers le regard de Jirô Taniguchi.

Mon avis :
Jirô Taniguchi[1] nous raconte, à sa manière, la jeunesse de Tomoji Uchida, qui plus tard créera un temple bouddhiste célèbre au Japon. Tout en finesse, avec douceur et sans à coups, l'auteur nous montre le Japon rural entre 1912 et 1926. Jirô Taniguchi garde une certaine distance par rapport à son récit. Il énonce des faits et enchaîne les événements. Par moments, je me suis demandé s'il avait de réelles attaches avec son héroïne ou si cela était dû au fait que cet album était une commande du temple bouddhiste.

L'histoire est simple, sans fioritures. On découvre la vie quotidienne et l'enfance difficile d'une fillette de la campagne. Entre école, tâches ménagères, travail au magasin d'approvisionnement de la famille, les journées sont longues. Tomoji fait tout avec abnégation, sans jamais se plaindre. Les traditions tiennent une place importante, par exemple, le fait de prendre un parapluie pour aller à l'école. Il y a aussi le mode de fonctionnement des campagnes qui semble immuable, alors que les villes se développent et qu'un début de modernité s'y ressent.

J'ai vraiment apprécié le trait de l'auteur: fin et précis. Les planches couleur en début de chapitre sont magnifiques. C'est une bonne chose de la part de l'éditeur d'avoir fait le choix de les conserver. L’œil se délecte de planche en planche, même si, comme je l'ai déjà signalé, le texte semble plus en retrait et garde une certaine distance avec les images. Cela fait que l'on ne s'attache pas vraiment à Tomoji, on suit simplement l'évolution du personnage sans réelle empathie. C'est dommage. On peut lire cet album uniquement pour ses dessins, mais le texte n'a pas la profondeur qui permettrait de rehausser l'ensemble.

À la fin de l'ouvrage, on trouve un entretien avec l'auteur qui explique comment il a mené le travail sur cet album.

Ce livre m'a été envoyé par les éditions Rue de Sèvres.

Titre: Elle s'appelait Tomoji (Tomoji)
Auteur: Jirô Taniguchi
Éditeur: Rue de Sèvres
Nombre de pages: 173
Traduction: Corinne Quentin
ISBN:978-2-36981-131-2
Date de publication: 21 janvier 2015

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